Transport aérien Subventions chinoises dénoncées

ATS

2.6.2020 - 05:01

Seul 1% du trafic aérien international habituel est actuellement autorisé en Chine en raison de la pandémie de Covid-19 (archives).
Seul 1% du trafic aérien international habituel est actuellement autorisé en Chine en raison de la pandémie de Covid-19 (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/WU HONG

Les compagnies aériennes chinoises bénéficient d'avantages indus par rapport à leurs concurrentes, dénonce mardi la chambre de commerce de l'Union européenne en Chine. Outre les droits d'atterrissage, elle pointe les subventions.

Le Covid-19 a paralysé le trafic aérien international en Chine, le pays ayant limité à la fin mars les liaisons avec le reste du monde à un vol par semaine et par pays pour chaque compagnie, soit environ 1% du total habituel. Mais dans un rapport, la chambre de commerce européenne s'inquiète de la situation préexistante.

Elle conteste particulièrement les subventions versées par certaines villes chinoises afin d'être desservies par des compagnies aériennes à destination de l'Europe, aux dépens de la logique économique. Pour l'heure, seules les liaisons entre l'Europe et les villes de Shanghai et Pékin sont rentables, affirme la chambre de commerce.

Mais des lignes secondaires, à destination de villes comme Shenzhen (sud), Xian (nord), Nankin ou Hangzhou (est), induisent un détournement de concurrence, qui risque de faire baisser les prix pour les vols en direction de Pékin et Shanghai, regrette le rapport.

Fenêtres de décollage et d'atterrissage

«Le système chinois donne à ses compagnies aériennes un avantage indu pour leur permettre de gagner rapidement des parts de marché mondiales», accuse la chambre de commerce. «Ces liaisons ne peuvent fonctionner que grâce aux subventions considérables apportées par les autorités locales en Chine», souligne-t-elle.

Le secteur aérien européen se sent aussi désavantagé par «les procédures d'allocations des droits d'atterrissage [qui] favorisent toujours les compagnies nationales», selon l'étude.

En jeu: les fenêtres de décollage et d'atterrissage à Pékin et Shanghai, les plus demandées. Ces dernières sont limitées par le fait que le contrôle aérien chinois exige un délai de deux ou trois minutes entre chaque décollage, au lieu de 30 secondes dans la plupart des grands aéroports mondiaux, selon le rapport, qui souligne les retards fréquents dans les aéroports du géant asiatique.

Autre limitation du trafic: 70% de l'espace aérien chinois est réservé à l'armée de l'air, réduisant d'autant les couloirs aériens pour l'aviation civile.

Au final, «si la situation perdure, les compagnies aériennes européennes ne pourront maintenir leur part de marché actuelle, encore moins l'accroître, et le risque est réel de voir le secteur aérien européen marginalisé au plan mondial», s'alarme la chambre.

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