Tourisme Thomas Cook: les touristes anglais rapatriés

ATS

30.9.2019 - 12:08

Quelque 106'000 résidents de Grande-Bretagne ont été rapatriés par l'Agence britannique de l'aviation civile (CAA), sur les 150'000 qui étaient partis en vacances avec un vol ou un séjour Thomas Cook au moment de la faillite du tour opérateur (archives).
Quelque 106'000 résidents de Grande-Bretagne ont été rapatriés par l'Agence britannique de l'aviation civile (CAA), sur les 150'000 qui étaient partis en vacances avec un vol ou un séjour Thomas Cook au moment de la faillite du tour opérateur (archives).
Source: KEYSTONE/EPA EFE/LOURDES CRUZ

Deux tiers des vacanciers britanniques qui étaient partis avec Thomas Cook au moment de sa faillite il y a une semaine étaient rentrés chez eux lundi, tandis que le patron du voyagiste britannique se défendait dans les médias.

Quelque 106'000 résidents de Grande-Bretagne ont été rapatriés dans le cadre de l'opération «Matterhorn» par l'Agence britannique de l'aviation civile (CAA), sur les 150'000 qui étaient partis en vacances avec un vol ou un séjour Thomas Cook au moment de la faillite du tour opérateur, a annoncé la CAA.

L'opération de rapatriement la plus massive organisée en temps de paix par les autorités britanniques doit durer jusqu'au 6 octobre avec plus de 1000 vols prévus.

Par ailleurs, le patron du groupe déchu, Peter Fankhauser, s'est défendu dans la presse britannique dimanche de son action à la tête de la société et des salaires élevés que lui et les autres principaux dirigeants ont reçu ces dernières années.

«J'ai fait tout mon possible pour sauver la société», affirme-t-il dans le Daily Mail, même s'il comprend «la colère» et «la déception de (ses) collègues».

Depuis la faillite, les critiques notamment venues du monde politique se sont multipliées contre quelque 20 millions de livres (24,4 millions de francs) reçus au total ces dernières années par les dirigeants de Thomas Cook dont M. Fankhauser.

Le ministre des Transports Grant Shapps a même évoqué une restitution des bonus.

Interrogé par le Daily Mail sur 8,3 millions de livres reçus personnellement, M. Fankhauser a répondu que la moitié était des actions qu'il n'a pas touchées et ne valent plus rien, soulignant aussi que ces niveaux de rémunération n'étaient pas «outranciers» comparés à ceux des autres patrons des sociétés du FTSE 250.

Pas de garantie gouvernementale

Il raconte avoir espéré jusqu'au bout une intervention gouvernementale pour sauver la société. «Ils n'ont pas voulu créer un précédent», commente-t-il.

La direction de Thomas Cook avait ces derniers mois mis au point un plan de refinancement du groupe avec un collectif de banques et le groupe chinois Fosun, qui détenait 17% du groupe.

«Nous avions des solutions», assure M. Fankhauser dans un autre entretien au Sunday Times, soulignant que des groupes hôteliers espagnols et turcs avaient accepté d'injecter des fonds.

Mais il y a deux semaines environ, certaines banques ont estimé que 200 millions de livres supplémentaires étaient nécessaires pour que la société soit viable.

Les dirigeants sont alors entrés dans des discussions marathon le week-end dernier, qui n'ont pas abouti notamment parce que sans garantie gouvernementale, certains investisseurs ont quitté le tour de table.

«Nous n'avons pas changé assez vite», admet M. Fankhauser, Thomas Cook ayant continué à racheter des réseaux d'agences traditionnelles pendant que les consommateurs prenaient l'habitude de réserver leurs vacances sur internet.

Pour les 9000 employés de Thomas Cook au Royaume-Uni qui se retrouvent pour la plupart sans emploi, l'annonce de la faillite a été brutale.

«Le consensus général était qu'il y aurait un dépôt de bilan, plusieurs mois de suppressions de coûts et du temps pour trouver un acquéreur, et que la compagnie aérienne Thomas Cook survivrait», raconte l'ex-chef de cabine Blakey Jones.

Ce père de famille essaie à présent désespérément de retrouver un emploi similaire. «Nous devrions être payés lundi (...) Notre sentiment est que nous n'allons évidemment pas être payés», poursuit-il.

Le syndicat Unite a quant à lui déploré la décision du gouvernement de ne pas intervenir, faisant valoir que «d'autres gouvernements en Europe ont fait le bon choix et que ces filiales continuent de voler».

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