MétauxThyssenkrupp: perte nette au 1er trimestre, plombé par l'acier
afp
14.2.2024 - 10:02
Le conglomérat allemand Thyssenkrupp a enregistré une nouvelle perte nette importante au cours du premier trimestre de son exercice décalé 2023/2024, toujours plombé par les difficultés de sa branche acier.
14.02.2024, 10:02
14.02.2024, 10:24
ATS
Entre octobre et décembre, l'entreprise a connu une perte nette part du groupe de 314 millions d'euros (296 millions de francs), contre un bénéfice de 75 millions d'euros l'an dernier à la même période, a-t-elle indiqué dans un communiqué publié mercredi.
Elle a également vu son chiffre d'affaire fortement décliner, chutant de 9% à 8,2 milliards d'euros.
«Les prix et les volumes bas des matériaux et des matières premières ont eu un impact négatif», a détaillé Thyssenkrupp dans son communiqué.
L'entreprise a en conséquence réduit ses prévisions pour l'année en cours, anticipant désormais un chiffre d'affaires au «même niveau que l'an dernier», plutôt qu'"en augmentation».
Elle table sur un bénéfice net «proche du seuil de rentabilité», contre «à trois chiffres» dans une fourchette «entre basse et médiane» auparavant.
Depuis plusieurs mois, le groupe a subi pêle-mêle la hausse des coûts de l'énergie, le niveau record des taux d'intérêt et la forte baisse des prix de certains matériaux qu'il vend.
A cela s'ajoute «les difficultés de l'environnement de marché, marqué par les tensions géopolitiques et commerciales», pour une entreprise dépendante des exportations.
La division spécialisée dans les matériaux Materials Services a ainsi connu une perte d'exploitation de 13 millions d'euros, contre un bénéfice de 20 millions l'an dernier à la même période.
Mais c'est la branche sidérurgique du groupe, Thyssenkrupp Steel Europe, qui est la plus touchée par cette conjoncture, avec une perte d'exploitation de 143 millions d'euros, contre un bénéfice de 90 millions l'an dernier.
Dans cette branche, qui a été dévalorisée de 2,1 milliards l'an dernier, l'entreprise souffre en plus de la forte concurrence des aciers «non européens» moins chers, notamment venus de Chine.
Face à ces difficultés, Thyssenkrupp mise sur une montée en gamme, avec un développement de l'acier propre, produit à base d'hydrogène issu d'énergies renouvelables.
Mais l'entreprise a besoin d'investissements massifs pour engager cette transition et cherche donc un partenaire disposant des ressources financières nécessaires pour mener à bien ce projet.
La direction négocie donc actuellement avec la holding du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky pour une éventuelle entrée au capital. Mais les discussions n'ont pour le moment pas abouti.