Le patron a réussi à gagner la grâce d'un président qui, fin juillet, martelait qu'Apple ne bénéficierait pas de traitement de faveur dans la guerre commerciale avec Pékin. (archives)
Source:KEYSTONE/EPA/MICHAEL REYNOLDS
Tim Cook, patron homosexuel réputé progressiste d'un groupe international, et Donald Trump, président aux accents populistes et protectionnistes, étaient mal partis pour s'entendre. Le CEO a su amadouer le président.
Donald Trump se rend mercredi dans l'usine Apple d'Austin (Texas), accompagné par Tim Cook.
La visite va permettre à l'homme politique, candidat à sa réélection en 2020, de chanter les louanges de l'économie américaine et des produits fabriqués sur le sol américain.
Pour Tim Cook, c'est l'occasion d'entretenir sa relation avec le dirigeant qui a lancé une guerre commerciale contre la Chine et instauré des tarifs douaniers punitifs – y compris pour les Etats-Unis.
En septembre, Apple a annoncé que la prochaine génération de son ordinateur haut de gamme Mac Pro continuerait d'être fabriquée dans son usine texane, après avoir obtenu du gouvernement américain des exemptions douanières sur plusieurs composants.
Il était auparavant question, selon la presse américaine, de délocaliser cette production en Chine.
«L'ironie c'est qu'ils ne fabriquent pas beaucoup de Mac Pro», remarque Bob O'Donnell, de Technalysis Research.
L'ordinateur de bureau est en effet vendu à partir de 6000 dollars (5940 francs), et représente une part infime (moins de 1%) des revenus d'Apple, qui fabrique l'écrasante majorité de ses iPhone, tablettes et autres, en Chine et un peu en Asie du Sud-Est.
«Cela représente des emplois, mais pas des dizaines de milliers. Le fait qu'Apple garde cette usine en activité, c'est plus symbolique qu'autre chose», ajoute-t-il.
Pragmatique
Un symbole qui a sans doute évité au géant californien des technologies une baisse drastique de ses profits. En mai dernier, le cabinet d'analystes Loup Ventures calculait que dans le pire des cas, le groupe aurait subi une baisse de 25% de ses bénéfices américains. Au bout de quelques mois, Apple aurait été obligé d'augmenter ses prix, déjà élevés.
«Tim Cook est un pragmatique, il fait son boulot d'hommes d'affaires. C'est grâce à ses rendez-vous avec Donald Trump que son entreprise a obtenu ces exemptions», insiste Bob O'Donnell.
Le patron a réussi à gagner la grâce d'un président qui, fin juillet, martelait qu'Apple ne bénéficierait pas de traitement de faveur dans la guerre commerciale avec Pékin.
Ce n'était pas gagné. Donald Trump ne s'est jamais privé d'envoyer des piques ou des menaces. En 2013, il se plaignait par exemple sur Twitter que l'écran de l'iPhone ne soit pas suffisamment large.
«Du coup Samsung vous vole votre business. Steve Jobs se retourne dans sa tombe», vitupérait-il en lettres majuscules, deux ans après que Tim Cook ait pris la direction du groupe.
Pendant la campagne électorale en 2016, un fossé s'était creusé entre le milliardaire américain et la Silicon Valley. Donald Trump critiquait Apple pour sa production d'appareils à l'étranger.
Apple avait de son côté renoncé à fournir des financements ou du support logistique à la convention républicaine, invoquant les commentaires de Donald Trump sur les immigrés, les minorités et les femmes.
Ex-fan d'Hillary
Au lendemain de l'élection, Tim Cook, qui avait soutenu Hillary Clinton, avait joué l'apaisement, écrivant à ses employés: «le seul moyen d'avancer est d'avancer ensemble».
«Il est très diplomate. Il ne dit pas +J'adore Trump+ ou +Je déteste Trump+. Il ne fait pas de commentaires désobligeants en public, et cela suffit à jouer énormément en sa faveur», constate Roger Kay, analyste chez Endpoint Technologies Associates.
Le président, qui a qualifié Google et les réseaux sociaux de «biaisés», et n'a pas de mots assez durs pour le patron d'Amazon, Jeff Bezos – qu'il accuse d'utiliser son investissement personnel dans le Washington Post à des fins politiques – semble en revanche apprécier sa relation avec le patron d'Apple.
«Les autres sociétés embauchent des consultants très chers. Mais Tim Cook, lui, il m'appelle chaque fois qu'il y a un problème», a déclaré Donald Trump en août.
Il semble aussi avoir été sensible à l'argument selon lequel punir Apple favoriserait ses rivaux étrangers comme Samsung ou Huawei.
En septembre, le PDG d'Apple s'est dit «fier» de poursuivre la production du Mac Pro aux Etats-Unis, remerciant «l'administration pour son soutien.»
«C'est sans doute un peu déconcertant pour certains fans d'Apple qui n'aiment pas le président», relève Bob O'Donnell.
L'expert reconnait cependant que l'impact en termes d'image reste modéré, et négligeable, par rapport à aux conséquences potentielles sur les affaires du groupe s'il avait dû augmenter ses prix à la vente pour absorber les tarifs douaniers.
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