Transport Uber paie une assurance à ses chauffeurs

ATS

29.5.2019 - 16:15

Uber, face aux critiques, fait un pas en direction de «ses» chauffeurs et leur offre une police d'assurance couvrant notamment la maladie, les accidents et les congés maternité/paternité (archives).
Uber, face aux critiques, fait un pas en direction de «ses» chauffeurs et leur offre une police d'assurance couvrant notamment la maladie, les accidents et les congés maternité/paternité (archives).
Source: KEYSTONE/AP/JEFF CHIU

Uber, en partenariat avec Axa XL, offre à tous les partenaires indépendants concernés – conducteurs et coursiers – qui utilisent son application en Suisse une nouvelle police d'assurance couvrant notamment la maladie, les accidents et les congés maternité/paternité.

Ce programme est «financé entièrement par Uber, sans frais pour les chauffeurs et coursiers», annonce mercredi la plateforme de réservation. Il a été conçu pour apporter davantage de sécurité aux partenaires Uber – les chauffeurs n'étant pas employés par la société – sans restreindre leur indépendance «à laquelle ils sont très attachés», explique le communiqué.

Cette assurance «protection partenaires», valable dès cette semaine, offre une «meilleure protection» face aux risques en cas d'accident survenu durant une course effectuée via l'application. Elle est disponible en complément de l'assurance maladie obligatoire.

Un chauffeur partenaire ayant effectué au moins 150 courses avec l'application Uber au cours des deux derniers mois bénéficiera aussi d'une couverture élargie en cas par exemple de paternité. Les coursiers d'Uber Eats (livraison de repas) devront pour leur part avoir réalisé 30 livraisons au moins au cours des deux mois précédents pour profiter de ce complément.

Contexte tendu

Ce geste s'inscrit dans un contexte tendu sur la question du statut des chauffeurs. Au début du mois, un ancien chauffeur d'UberPop avait obtenu gain de cause devant le Tribunal des prud'hommes de Lausanne. Ce dernier avait condamné une filiale néerlandaise d'Uber, Rasier Operations, pour licenciement abusif du conducteur.

Si la firme contestait sa qualité d'employeur, les juges ont estimé que le lien entre le chauffeur et l'entreprise relevait d'un contrat de travail comparable à celui liant une compagnie de taxi ordinaire à ses collaborateurs. D'où le droit, pour le chauffeur, à bénéficier d'une protection en matière de droit du travail et d'assurances sociales.

Uber a recouru contre cette décision, a indiqué mercredi une porte-parole à AWP. Il reviendra au Tribunal cantonal, puis éventuellement au Tribunal fédéral de statuer en prochaine instance. L'affaire pourrait encore prendre des mois, voire des années. La question du statut des chauffeurs est également débattue devant la justice d'autres pays.

Le syndicat Unia a réagi avec véhémence à l'annonce d'Uber concernant le partenariat avec Axa XL. «Ce concept d'assurance est absurde et inutile», a estimé le syndicat dans un communiqué. «Uber doit au contraire enfin engager ses conducteurs en bonne et due forme afin qu'ils bénéficient de la protection d'assurance à laquelle ils ont légalement droit en tant qu'employés.» Unia parle d'«exercice alibi», estimant que les chauffeurs ont en réalité droit à bien davantage de prestations.

Uber et Axa collaborent depuis près d'un an dans plus de 20 pays d'Europe. Plus de 150'000 chauffeurs et coursiers y bénéficient actuellement d'une protection.

En Suisse romande, Uber avait annoncé récemment, au moment où la maison mère américaine entrait en Bourse aux Etats-Unis, des changements dans son modèle de tarification afin de mieux répondre aux doléances des chauffeurs, à Genève et Lausanne. Parmi les mesures annoncées figurait l'augmentation du prix minimum d'une course, passé de 6 à 8 francs en centre-ville et à 12 francs en banlieue.

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