Banques UBS et CS pointés du doigt par Greenpeace

ATS

31.1.2019 - 12:03

Greenpeace reproche aux deux mastodontes bancaires helvétiques d'avoir financé en 2017 le double d'émissions que celles produites dans toute la Suisse en une année. (archives)
Greenpeace reproche aux deux mastodontes bancaires helvétiques d'avoir financé en 2017 le double d'émissions que celles produites dans toute la Suisse en une année. (archives)
Source: KEYSTONE/PATRICK HUERLIMANN

Greenpeace dénonce jeudi dans un rapport la responsabilité de Credit Suisse et d'UBS dans les émissions de gaz à effet de serre entre 2015 et 2017. La banque aux deux voiles apparaît comme la plus polluante.

Les deux banques se défendent en mettant en avant leurs efforts pour la planète.

«En finançant des entreprises actives dans le domaine particulièrement sale des combustibles fossiles qualifiés d'extrêmes, ces deux banques sont responsables de l'émission de 182,9 millions de tonnes de gaz à effet de serre, au moyen de 12,3 milliards de dollars» d'investissements (quasiment autant en francs). «Credit Suisse est responsable de plus de deux tiers de ces émissions», indique le communiqué de l'ONG.

Parmi les entreprises financées, on trouve Duke Energy, BP, American Electric Power et RWE. Rien qu'en 2017, les deux instituts «ont financé 93,9 millions de tonnes d'émissions d'équivalent CO2 - soit le double de ce que la Suisse émet en une année».

Greenpeace ajoute toutefois que «chez UBS, on constate un recul régulier des émissions financées». Elle appelle les deux instituts à accorder leurs financements avec les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat. «Il faut en outre une sortie immédiate du financement des entreprises qui font des affaires avec le charbon et les sables bitumineux.»

L'ONG dit avoir fait appel à ISS-Ethix à Zurich et à l'entreprise right.based on science de Francfort pour réaliser ces calculs.

CS et UBS affirment faire des efforts

Dans un communiqué, Credit Suisse indique «mettre en oeuvre actuellement les recommandations internationales de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), afin de mieux prendre en compte les risques liés au climat dans ses opérations. Depuis 2010, Credit Suisse a participé à près de 100 milliards de dollars d'opérations sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique. Elle est une des plus grandes banques mondiales dans ce domaine.»

De son côté, UBS a répondu qu'elle était consciente de sa responsabilité à l'égard du changement climatique et qu'elle a développé des stratégies en ce sens ces dernières années. La banque rend compte de la mise en oeuvre, conformément aux recommandations du TCFD. Elle publiera une mise à jour en mars.

L'établissement assure que des experts externes ont indiqué que la banque aux trois clés était sur la bonne voie et qu'elle contribue à la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris.

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