Evasion fiscale Un demi-million à payer pour Strachans

ATS

7.10.2020 - 10:46

L'acteur australien Paul Hogan, interprète du film «Crocodile Dundee», figurait parmi les clients les plus célèbres de Strachans. (archives)
L'acteur australien Paul Hogan, interprète du film «Crocodile Dundee», figurait parmi les clients les plus célèbres de Strachans. (archives)
Source: KEYSTONE/EPA/TRACEY NEARMY

La société genevoise Strachans, en liquidation, a trouvé un accord avec le Département de justice américain (DoJ), auquel elle versera une amende de 500'000 francs.

La firme spécialisée dans le conseil fiscal et financier avait acquis une certaine notoriété, notamment en Australie, en raison d'un scandale d'évasion fiscale de célébrités, dont Paul Hogan, l'interprète du film «Crocodile Dundee».

Strachans a reconnu avoir aidé des contribuables à soustraire des sommes au fisc américain, indique le DoJ dans un communiqué paru dans la nuit de mardi à mercredi.

La société genevoise a géré des avoirs non déclarés de clients basés aux Etats-Unis – qu'il s'agisse de citoyens américains ou non – et détenus par des entités fictives. Elle a facilité l'accès à de l'argent liquide à des personnes sachant que celles-ci n'avaient pas l'intention de le déclarer et mis en place des mécanismes permettant d'accéder à des fonds offshore, précise le communiqué de la justice américaine.

Les actionnaires de Strachans sont allés jusqu'à accueillir des fonds sur leurs comptes personnels pour un nombre limité de clients exigeant un niveau de confidentialité élevé.

Strachans a plaidé coupable des faits qui lui étaient reprochés mardi, plus de six ans après avoir conclu un accord préliminaire avec le DoJ, en mai 2014. La société a collaboré avec les autorités américaines au cours de la procédure.

La justice aux trousses

A en croire les indications du registre du commerce, l'entreprise de conseil est en liquidation depuis février 2012. Personne n'était disponible pour réagir auprès la société tierce qui héberge à Genève ce qui reste de Strachans. Le liquidateur, Philip Egglishaw, a eu passablement de démêlés avec la justice.

Les noms de Strachans et de son directeur britannique Philip Egglishaw sont liés à un scandale de fraude fiscale qui avait éclaté en Australie en 2004 lorsque la police australienne avait mis la main sur une liste de clients de la société, soulignait en 2017 un article du portail Gotham City.

Etabli en Suisse, M. Egglishaw avait été arrêté en mai 2017 lors de vacances en Italie. Il faisait l'objet d'une note rouge d'Interpol depuis 2008, rappelait l'article.

Paul Hogan figurait parmi les clients les plus célèbres de Strachans, aux côtés de joueurs de cricket connus et des personnalités de l'industrie musicale. Pincé par le fisc, l'acteur a dû verser plusieurs millions de dollars d'amende pour échapper à la prison.

En 2015, l'«affaire Strachans» avait débouché sur la condamnation de 46 personnes. Les autorités fiscales australiennes avaient récupéré 985 millions de dollars australiens (645 millions de francs au cours actuel), selon les indications fournies à l'époque.

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