Vaud Une pétition pour réguler les corbeaux et corneilles

gsi, ats

19.8.2022 - 12:01

Des agriculteurs et viticulteurs vaudois, soutenus par des élus politiques, lancent une pétition destinée au Grand Conseil. Ils demandent des actions pour lutter contre la surpopulation de corvidés, principalement les corbeaux freux et les corneilles, qui causent de gros dégâts aux cultures.

Des agriculteurs vaudois demandent, via une pétition qui sera adressée au Grand Conseil, de réguler les corvidés (photo d'illustration).
Des agriculteurs vaudois demandent, via une pétition qui sera adressée au Grand Conseil, de réguler les corvidés (photo d'illustration).
ATS

19.8.2022 - 12:01

«L'agriculture vaudoise est régulièrement victime de dégâts majeurs causés par les corvidés aux cultures vivrières en raison d'une population d'individus en forte augmentation et de mesures de régulation inadaptées ou inefficaces», écrivent vendredi les instigateurs de l'initiative dans un communiqué.

Contacté par Keystone-ATS, leur porte-parole Sylvain Faillétaz explique que le lancement de cette pétition vient de l'inaction politique face à cette problématique. L'agriculteur de Commugny estime que le canton de Vaud ne fait rien, ou très peu, pour les aider.

«Cela fait 6-7 ans que j'essaie de faire bouger les choses, mais rien ne se passe. J'ai eu des contacts avec les autorités cantonales, mais on se contente de compatir à nos problèmes et on minimise la situation», regrette-t-il.

En ce qui le concerne, il chiffre les dégâts occasionnés par les corvidés à «plusieurs dizaines de milliers de francs» par année. Sans compter l'argent et le temps investis pour mettre en place des systèmes d'effarouchement (pétards, épouvantails, répulsifs sur les semences, etc.) qui «ne fonctionnent pas».

«Agriculteurs, pas chasseurs»

Selon lui, il y a un besoin «urgent» de réguler une population de corvidés qui prolifère, faute de prédateurs. Il ajoute que si les agriculteurs avaient autrefois le droit de tirer eux-mêmes ces oiseaux, ce n'est plus le cas depuis une dizaine d'années.

«Nous sommes agriculteurs, pas chasseurs. Ce n'est pas à nous d'assumer la régulation. Tout ce qu'on demande, c'est que les autorités prennent des mesures efficaces pour réguler cette population et qu'elles nous indemnisent pour les dégâts causés», poursuit Sylvain Faillétaz.

Même s'il reconnaît que la situation due aux corvidés est «moins émotionnelle» que celle liée aux loups, l'agriculteur trouve certains «parallèles» avec ce qui vivent ses collègues éleveurs. A commencer par l'impression d'être «livrés à nous-mêmes».

Relais politiques

L'agriculteur de Commugny souligne que cette problématique ne s'arrête pas aux frontières vaudoises, mais que plusieurs autres cantons sont touchés. Il ajoute que tous les types de cultures sont touchés, des champs de blé, maïs ou tournesol en passant par les vignes et les cultures maraîchères ou fruitières.

Pour lancer leur pétition, les agriculteurs et viticulteurs se sont appuyés sur des relais politiques, notamment la députée au Grand Conseil Marion Wahlen et le conseiller national Olivier Feller (tous deux PLR). Le délai pour signer leur pétition court jusqu'au 28 septembre prochain.

«Nous nous battrons jusqu'au bout», conclut Sylvain Faillétaz, qui prévient que ses collègues et lui-même ne s'arrêteront pas à cette seule pétition pour se faire entendre.

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