Conjoncture – FR Vent dynamique sur l'économie fribourgeoise

ATS

19.1.2020 - 11:05

Le canton de Fribourg, ici le pont de la Poya avec dans le fond la cathédrale du chef-lieu, a vu son économie gagner en dynamisme ces dix dernières années (archives).
Le canton de Fribourg, ici le pont de la Poya avec dans le fond la cathédrale du chef-lieu, a vu son économie gagner en dynamisme ces dix dernières années (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le paysage économique du canton de Fribourg a subi depuis dix ans de profonds changements, synonymes de croissance, selon une étude. La «puissante» poussée démographique (36% d'habitants en plus depuis 2000) n'a donc pas eu qu'un impact résidentiel.

La croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) fribourgeois a ainsi atteint 2,5% par an en moyenne entre 2010 et 2018, indique une étude publiée récemment par la Chambre de commerce et d'industrie du canton de Fribourg (CCIF) et la Banque cantonale de Fribourg (BCF), sur la base de données calculées par l'Institut d'économie appliquée (CREA) de l'Université de Lausanne.

Le niveau est supérieur aux 2% observés sur le plan national, notent les auteurs de l'étude intitulée «Le nouveau visage économique du canton de Fribourg». Ces derniers se réjouissent en particulier de constater que l'essor démographique du canton (+16,7% depuis 2010 et +36% depuis 2000) n'a pas eu que des conséquences résidentielles.

Structure remodelée

Des entreprises actives dans des secteurs à haute valeur ajoutée (pharma, chimie, alimentation, machines et électrotechnique) se sont développées ou implantées. Au-delà de la hausse d'ensemble, «la structure économique du canton n'en a pas moins été largement remodelée».

Traditionnellement emmené par la branche des machines, des équipements et composants électroniques, le secteur secondaire a vu la construction s'imposer comme l'acteur numéro un dans plusieurs districts ainsi qu'au niveau cantonal.

Dans les autres branches du secondaire, machines et électrotechnique ont souffert du franc fort, passant au deuxième rang, tout en se montrant résiliente en Gruyère et en Singine. L'industrie alimentaire et la pharma-chimie ont quant à elles eu le vent en poupe.

Le phénomène résulte ici notamment de l'impulsion de quelques grands groupes, impulsion qui a profité à quelques districts (Glâne et Lac pour l'alimentaire, Sarine, Gruyère et Singine pour la pharma-chimie).

Tertiaire en verve

Dans le tertiaire, le secteur public et la santé ont crû à un rythme soutenu et constant, parallèlement à la croissance de la population, mais surtout dans la Sarine. En termes de création de valeur ajoutée, le deuxième rang est désormais occupé par les services aux entreprises (informatique aux fiduciaires, nettoyage et régies immobilières).

Ces dernières pointent même premières pour le tertiaire en Gruyère et le district germanophone de la Singine. «Ce qui n'était pas le cas il y a 10 ans», selon l'étude. Le commerce (de détail, de gros et garages) arrive quant à lui désormais au troisième rang, alors qu'il était deuxième il y a une décennie.

Parmi les autres branches du tertiaire, l'hôtellerie-restauration affiche de solides performances en Gruyère, en Singine et en Veveyse. Tout comme le secteur financier, qui affiche par ailleurs une claire tendance à la concentration sur quelques pôles.

Quant au secteur primaire, souvent mis en avant quand on pense au canton de Fribourg, s'il demeure stable en termes de valeur ajoutée, son poids relatif diminue. A la notable exception de quelques districts, dont surtout la Singine, la Glâne et la Veveyse.

Différences entre districts

La Gruyère (Bulle) et la Sarine (Fribourg) dominent le classement des sept districts. Contribuant à 17% du PIB, contre 16% il y a 10 ans, le premier affiche un fort dynamisme reposant sur une économie diversifiée et équilibrée. Le second, qui génère près d'un franc sur deux de valeur ajoutée (47%), a pleinement tiré parti de son statut de coeur économique du canton.

L'étude aborde aussi l'aspect prospectif. Selon les calculs du CREA, le PIB fribourgeois devrait avoir crû de 1% l'an passé. L'évolution est à mettre en relation avec la croissance attendue de 0,9% au niveau suisse, sur la base des prévisions de décembre du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

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