Médias Vigousse en est à son 400e numéro

ATS

5.4.2019 - 12:42

Fondé en 2009, Vigousse a passé le cap vendredi des 400 numéros. Une fierté pour l'un de ses fondateurs Thierry Barrigue (archives).
Fondé en 2009, Vigousse a passé le cap vendredi des 400 numéros. Une fierté pour l'un de ses fondateurs Thierry Barrigue (archives).
Source: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Le journal satirique Vigousse publie ce vendredi son 400e numéro. Une première en Suisse romande, affirme l'hebdomadaire qui n'est pas peu fier et surtout reconnaissant.

«Pas mal pour un truc qui devait crever après trois numéros», balance Thierry Barrigue, fondateur du journal, contacté par Keystone-ATS. Ce 400e, c'est un «immense bonheur pour l'esprit collectif qui a cru mordicus en la réalité de cet hebdomadaire. On est assez fier d'être le grain de sel qui ramène sa fraise», poursuit le dessinateur de presse de 68 ans.

Près de dix ans après sa création, «le seul canard à deux balles qui ne coûte que quatre francs» a su fidéliser son public. Dans ce 400e numéro, il lui adresse d'ailleurs un grand «Merci!» suivi de plusieurs lignes de «paf paf paf paf».

«Nous avons suffisamment de lecteurs, mais c'est toujours un défi», ajoute Barrigue. L'hebdomadaire compte aujourd'hui 6000 abonnés et vend 1000 à 1200 exemplaires en kiosque. «On plafonne depuis quelques années, mais on plafonne bien», se réjouit celui qui a quitté la rédaction en chef en 2015 mais continue à marcher pour le journal.

Nouveau lectorat

S'agissant de l'avenir, l'homme se montre plutôt serein pour le titre. «On a tenu dix ans, je ne peux pas être inquiet. Nos finances sont fragiles mais saines. On a trouvé notre place, il faut cependant la maintenir». Inquiet il l'est par contre pour le monde dans lequel on vit. «Nous avons besoin d'esprit critique», met-il en garde.

Parmi les défis qui attendent Vigousse, comme nombre de journaux, il y a surtout le renouvellement de son lectorat. «On a beaucoup de désabonnements pour cause de décès, c'est insupportable», lâche-t-il. Plus sérieusement, le sexagénaire s'interroge: faut-il améliorer les possibilités de lecture sur un écran? On doit amener, ramener la nouvelle génération, argumente-t-il.

Toujours s'agissant du lectorat, Barrigue précise que l'hebdomadaire est essentiellement lu en terres vaudoises, mais connaît aussi un joli succès dans les cantons de Neuchâtel et du Jura. «On devrait pouvoir gagner un peu sur Genève», estime-t-il.

Plus responsable

En 400 numéros, Vigousse n'a selon lui pas fondamentalement changé. Les attentats de Charlie Hebdo en 2015 ont néanmoins laissé des traces. «Cela nous donne des responsabilités supplémentaires», glisse le dessinateur. Reste qu'en tant que journal de proximité, «on se préoccupe surtout des escros à nos portes, moins de sujets internationaux».

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