Automobile Volvo Cars et Mercedes plus rentables en pleine pénurie

ATS

11.2.2022 - 18:10

L'incertitude reste élevée pour Volvo. Bien que la pénurie de composants se soit quelque peu atténuée, la chaîne d'approvisionnement devrait rester un facteur restrictif. (Archives)
L'incertitude reste élevée pour Volvo. Bien que la pénurie de composants se soit quelque peu atténuée, la chaîne d'approvisionnement devrait rester un facteur restrictif. (Archives)
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Vendre moins, mais plus cher: chez Volvo Cars et Mercedes-Benz, la pénurie de semi-conducteurs a limité la production et les ventes de voitures mais la rentabilité a progressé.

Keystone-SDA

Le constructeur suédois, propriété du chinois Geely, a continué de souffrir au quatrième trimestre de l'effet des pénuries d'approvisionnement: les ventes ont reculé de 20% en volume, à 168.000 véhicules vendus, selon des résultats présentés vendredi.

Mais la baisse du chiffre d'affaires a été moindre (-6% à 80 milliards de couronnes, soit environ 8 milliards de francs) en raison de «la forte demande» qui a eu «un effet positif sur les prix et la vente de voitures plus chères», a expliqué Volvo.

Pour l'ensemble de l'année 2021, Volvo Cars a affiché de solides résultats, avec une hausse du chiffre d'affaires de 7,3%, à 282 milliards, et un fort rebond du bénéfice net. Ce dernier a atteint 14,2 milliards, contre 7,8 milliards en 2020, marqué par les effets économiques de la pandémie.

Sa rentabilité s'est aussi affermie, la marge opérationnelle progressant de 4 points à 7,2%.

En Allemagne, Mercedes-Benz a dépassé les attentes en 2021, affichant une rentabilité record de 15% au quatrième trimestre pour sa branche automobile grâce là encore à «une tarification solide» -- comprendre: des ventes de voitures plus chères.

Selon un communiqué du groupe allemand vendredi, les ventes totales ont baissé de 5% l'année passée mais les ventes de la limousine Classe S ont progressé de 40% et celles de la très luxueuse marque Maybach de 50%, pour atteindre un nouveau record.

Le bénéfice opérationnel de l'activité «Cars and Vans» devrait alors se situer pour l'année 2021 «dans l'ordre de grandeur de 14 milliards d'euros» contre 6,8 milliards en 2020 et 6,2 milliards en 2019, selon le groupe qui présentera ses résultats complets le 24 février.

L'annonce a été saluée en Bourse, où l'action du groupe allemand, qui s'est récemment séparé se sa division poids-lourds, prenait 6,02% à 73,95 euros vers 13H20 GMT.

'Incertitude' pour Volvo

L'action de Volvo Cars perdait de son côté 3,6% à 71 couronnes, le bénéfice net de 2,3 milliards d'euros au quatrième trimestre, en baisse de 60%, décevant les analystes.

Après une année 2020 touchée par le Covid-19, «le marché s'attendait à ce que la demande refoulée stimule la croissance des ventes en 2021», a noté le groupe dans son rapport.

Avec 698.700 voitures produites en 2021, le groupe n'est pas parvenu à battre son record de production de 2019 (705.452 voitures).

«Pour l'avenir, l'incertitude reste élevée. Bien que la pénurie de composants se soit quelque peu atténuée, nous pensons que la chaîne d'approvisionnement restera un facteur restrictif», a prévenu le PDG du constructeur suédois, Håkan Samuelsson, dans un communiqué.

Volvo Cars, qui ambitionne de sortir du moteur à combustion et veut être tout électrique d'ici 2030, investit actuellement pour augmenter ses capacités de production dans l'électrique.

Plus tôt cette semaine, le groupe a annoncé investir près d'un milliard d'euros dans son usine historique de Göteborg en Suède pour basculer vers la production de voitures électriques.

Le constructeur prévoit également un autre grand projet avec la construction avec le spécialiste suédois des batteries Northvolt d'une usine commune, également près de Göteborg.

Cette dernière doit à terme employer 3.000 personnes, et s'ajoutera à un centre de Recherche et développement dans le cadre d'un investissement d'environ 3 milliards d'euros.