Les secours ont découvert de nouveaux corps samedi sous les amas de boue dans la ville brésilienne de Petropolis (sud-est). Celle-ci avait été dévastée par des inondations et glissements de terrain qui ont fait au moins 138 morts, dont 26 enfants.
Dans un épais brouillard, les secouristes, reconnaissables à leur tenue orange, poursuivaient les recherches à l'aide de pelles et de bêches pour tenter de retrouver des disparus, cinq jours après la catastrophe.
Des pluies diluviennes s'étaient abattues mardi sur la ville de 300'000 habitants, située à 60 km au nord de Rio, transformant les rues en torrents de boue et provoquant des glissements de terrain. Petropolis a reçu davantage de pluie que la moyenne de tout un mois de février.
500 pompiers mobilisés
Plus de 500 pompiers, avec des hélicoptères, des pelleteuses et des chiens renifleurs restent mobilisés, même si les chances de retrouver des survivants sont de plus en plus minces.
Dans le quartier d'Alto Serra, où près de 80 maisons ont été englouties par une coulée de boue, des secouristes ont transporté dans la matinée deux corps dans des sacs mortuaires, a constaté un photographe de l'AFP.
Comme dans les opérations de secours lors des tremblements de terres, les secouristes actionnent de temps à autre de puissants sifflets pour appeler la population au silence et tenter de déceler des signes de vie.
Dans cette zone, les autorités affirment que la montagne de boue et de gravats est instable. Les recherches sont donc menées à l'aide d'outils manuels et de tronçonneuses dans les endroits les plus difficiles d'accès.
Depuis le lancement des opérations de recherche, 24 personnes ont été retrouvées vivantes, mais principalement dans les heures ayant suivi la catastrophe, selon les autorités.
Nombre de disparus incertain
Le nombre de disparus reste flou. La police a annoncé vendredi un chiffre de 218 personnes. Mais elle n'a pas précisé si elle comptabilisait dans ce total les corps non encore identifiés ni les personnes déjà retrouvées.
Pour l'heure, 91 corps sur les 138 retrouvés ont été identifiés, et 72 victimes ont été enterrées dans le cimetière principal de la ville, dont 19 dans la seule matinée de samedi. Le président Jair Bolsonaro, qui a survolé vendredi les zones sinistrées, a décrit des «scènes de guerre».
L'été austral a été particulièrement meurtrier au Brésil, avec des pluies diluviennes qui ont fait des dizaines de morts ces derniers mois dans les Etats de Bahia (nord-est), Minas Gerais et Sao Paulo (sud-est).
Ces précipitations extrêmes sont liées, selon les experts, au réchauffement climatique.