Alors que la justice annonçait ses sentences contre neuf leaders prodémocratie à HongKong, des Taïwanais ont montré leur soutien aux militants des la «révolte des parapluies» depuis Taipei.
Chan Kin-man (de gauche à droite), 60 ans, professeur de sociologie, Benny Tai, 54 ans, professeur de droit, et Chu Yiu-ming, 75 ans, pasteur baptiste, fondateurs en 2013 du mouvement «Occupy Central», sont les plus connus de la «révolte des parapluie».
16 mois de prison pour des Hongkongais
Alors que la justice annonçait ses sentences contre neuf leaders prodémocratie à HongKong, des Taïwanais ont montré leur soutien aux militants des la «révolte des parapluies» depuis Taipei.
Chan Kin-man (de gauche à droite), 60 ans, professeur de sociologie, Benny Tai, 54 ans, professeur de droit, et Chu Yiu-ming, 75 ans, pasteur baptiste, fondateurs en 2013 du mouvement «Occupy Central», sont les plus connus de la «révolte des parapluie».
Quatre figures de proue du mouvement prodémocratie qui avait paralysé Hong Kong en 2014 ont été condamnées mercredi à des peines de prison ferme. Leur procès a été dénoncé par les défenseurs des droits de l'homme.
Trois vétérans du mouvement et six co-prévenus avaient été reconnus coupables il y a deux semaines de trouble à l'ordre public. Ils attendaient depuis leur sentence. Mercredi, ils ont été reconnus responsables des manifestations monstres qui avaient paralysé en 2014 l'ex-colonie britannique, revenue en 1997 dans le giron de la Chine.
Chan Kin-man, 60 ans, un professeur de sociologie, et Benny Tai, 54 ans, un professeur de droit, deux des fondateurs en 2013 du mouvement «Occupy Central», ont écopé des peines les plus longues, 16 mois de détention. Deux co-prévenus, le militant Raphael Wong et l'élu Shiu Ka-chun, ont été condamnés à huit mois de prison. Quatre autres ont été condamnés soit à des peines d'emprisonnement avec sursis, soit à des travaux d'intérêt général.
Détermination
La peine de la neuvième prévenue, Tanya Chan, membre du Conseil législatif («LegCo», le Parlement de Hong Kong), sera prononcée ultérieurement car elle doit subir une opération du cerveau. Il s'agit des peines les plus lourdes prononcées en lien avec le «mouvement des parapluies», qui avait illustré pendant 79 jours le ressentiment d'une partie des Hongkongais.
«Notre détermination à nous battre pour la démocratie ne changera pas», a déclaré M. Wong en étant emmené par des policiers. MM. Tai et Chan sont deux des fondateurs du mouvement «Occupy Central» avec le pasteur baptiste Chu Yiu-ming, 75 ans, qui a écopé de prison avec sursis.
Leur idée était d'occuper le quartier d'affaires de Hong Kong si un suffrage universel libre n'était pas instauré pour élire le président du gouvernement local, lequel est désigné par un comité pro-Pékin. Mais les anciens furent débordés par la jeunesse, la situation explosant à l'automne 2014.
Le trio d'Occupy avait appelé la population à rejoindre cette révolte des «parapluies», baptisée en référence à ces objets dont se servaient les manifestants pour se protéger du gaz. Chaque condamné encourait jusqu'à sept ans de prison aux termes de la «Common law», l'ancien système britannique.
«Prisonniers de conscience»
«Ces longues peines adressent un avertissement à tous pour dire que le combat pour la démocratie aura des conséquences graves», a déclaré Maya Wang, de l'ONG Human Rights Watch. Amnesty International a qualifié les quatre prévenus incarcérés de «prisonniers de conscience».
Le consulat des Etats-Unis s'est dit «préoccupé par la décision du gouvernement hongkongais de lancer ces poursuites». Londres a estimé qu'il serait «profondément inquiétant» que ces condamnations «dissuadent les habitants de Hong Kong de manifester à l'avenir».
La «révolte des parapluies» avait paralysé des quartiers entiers de l'une des capitales mondiales de la finance pendant plus de deux mois. Au final, Pékin n'avait fait aucune concession. Depuis 2014, plusieurs militants ont été poursuivis par le ministère de la Justice, certains purgeant des peines de prison.
En vertu du principe «Un pays, deux systèmes» qui a présidé à sa rétrocession, Hong Kong jouit sur le papier de droits inconnus dans le reste de la Chine, dont la liberté d'expression. Mais nombreux sont ceux qui perçoivent une emprise de plus en plus marquée du gouvernement chinois.
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