Suisse174 victimes de la traite des personnes identifiées en Suisse
mt, ats
31.8.2021 - 19:39
L'année dernière, quatre centres de conseil spécialisés en Suisse ont identifié 174 victimes de la traite des êtres humains. Au total, plus de 500 personnes ont été conseillées et accompagnées.
mt, ats
31.08.2021, 19:39
31.08.2021, 19:49
ATS
«Ces chiffres ne sont que la pointe de l'iceberg et le nombre de cas non signalés est bien plus élevé», estime Anne Ansermet, directrice générale de l'organisation vaudoise Astrée, citée dans un communiqué publié mardi par la Plateforme suisse contre la traite des êtres humains.
Les quatre centres de consultation ont pour la première fois établi des statistiques communes. Elles constituent les chiffres les plus complets disponibles en Suisse sur les personnes qui ont été identifiées et assistées en tant que victimes de la traite des êtres humains, explique le communiqué.
Sans surprise, la très grande majorité des victimes (86%) sont des femmes. Deux tiers des personnes ont été exploitées dans la prostitution. Le tiers restant est composé de personnes exploitées comme force de travail ou à des fins d'activités criminelles.
Elles étaient exploitées dans des ménages privés, la restauration, des salons de manucure, la construction et dans la mendicité. Ou alors elles étaient forcées à commettre des actes illégaux tels que des vols, détaille la plateforme.
Les pays d'origine les plus courants des victimes nouvellement identifiées l'année dernière étaient la Roumanie, le Nigeria, le Cameroun et la Hongrie. 40% des victimes venaient d'Europe, 40% d'Afrique, 10% d'Asie et 10% d'Amérique latine.
Violation de la convention
«Un tiers des personnes que nous conseillons ont été exploitées à l'étranger», ajoute Doro Winkler, du bureau zurichois pour la traite des femmes et la migration des femmes (FIZ). Selon la loi suisse sur l'aide aux victimes, ces personnes n'ont pas droit à un soutien. Ceci est contraire à la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, que la Suisse a pourtant signée, observe Doro Winkler.
Anna Schmid, coordinatrice de la plateforme, estime que davantage de ressources sont nécessaires pour sensibiliser les institutions et le public à l'exploitation des personnes par le travail. Ces victimes ne sont souvent pas identifiées comme telles.
Outre Astrée et le FIZ, l'organisation genevoise Centre Social Protestant (CSP) et Antenna MayDay SOS Ticino font également partie de la plateforme.