Haute-Savoie 22 ans de réclusion pour avoir tué sa compagne

ATS

1.4.2022 - 21:00

La cour d'assises de Haute-Savoie a condamné vendredi un homme à 22 ans de réclusion criminelle pour avoir tué sa compagne en 2019. Le corps de la victime avait été retrouvé dans une valise qu'il transportait dans le coffre de sa voiture.

Le féminicide a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 août 2019 à Annecy (image d'illustration).
Le féminicide a eu lieu dans la nuit du 16 au 17 août 2019 à Annecy (image d'illustration).
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Keystone-SDA

Pour l'avocat général Pierre Filliard, la victime est morte durant la nuit du 16 au 17 août 2019 dans son appartement à Annecy «à cause de son téléphone», selon lui «la clé de cette histoire».

Durant le procès, qui a duré cinq jours, l'accusé a reconnu avoir ligoté, frappé et étranglé sa compagne pour obtenir le code permettant de déverrouiller son portable, revenant ainsi sur sa première version des faits – il avait alors évoqué un jeu sexuel qui aurait dégénéré.

«Aucune chance»

«Vous ne lui avez laissé aucune chance», a martelé le magistrat, soulignant que le trentenaire s'était «acharné» sur sa compagne. A l'époque, la jeune femme entretenait une liaison avec un autre homme, avec qui elle échangeait par téléphone.

«Elle avait décidé de retrouver sa liberté. La rupture était actée», a ainsi affirmé l'avocate des deux enfants du couple. Face à cette perspective de séparation, l'accusé a eu «un coup de folie» et commis «l'irréparable», explique de son côté l'un de ses avocats.

A ce moment-là, «il n'est pas pensable qu'il puisse la perdre», mais il n'avait pas l'intention de la tuer soutient la défense, plaidant les «coups mortels».

Violences conjugales

Lors du procès, des témoignages ont évoqué un contexte de violences conjugales. «C'était une femme battue», a ainsi rapporté l'avocate Marjorie Berruex, qui a fait mention de deux mains courantes en 2011 et 2018. L'avocat général a estimé que la mère de famille n'avait alors pas porté plainte, car «elle avait peur de perdre ses enfants et que la situation s'aggrave».

Après la mort de sa compagne, l'accusé avait dissimulé son corps – mince et de petite taille – dans une valise. Il avait pris la route vers l'Italie avec ses deux enfants pour aller chez un cousin, avant de renoncer et se rendre à la police française. Un comportement «affligeant, irrationnel», a reconnu son avocat.

Les enfants, âgés de 6 et 9 ans à l'époque des faits, se trouvaient à l'arrière du véhicule au moment de l'interpellation à Doussard, près du lac d'Annecy.

«C'est dérisoire, mais je ne peux que demander pardon», a déclaré l'accusé avant que les jurés se retirent pour délibérer.