«Violeur à la trottinette» 22 ans, sans casier, en couple... Ce que l'on sait du suspect

AFP

8.4.2024

L'homme de 22 ans soupçonné d'être le «violeur à la trottinette» et mis en examen dimanche à Grenoble notamment pour deux viols et une tentative de viol, a reconnu les faits pour une des victimes, confondu par son ADN, a annoncé le parquet lundi.

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Placé en garde à vue après son interpellation vendredi, cet ancien vendeur de trottinettes a reconnu «un seul fait de viol, pour lequel il est confondu par son ADN», a déclaré le procureur Eric Vaillant lors d'une conférence de presse.

«L'enquête se poursuit pour savoir si effectivement nous pourrons lui reprocher in fine l'ensemble des faits dont le parquet a saisi la juge d'instruction», a souligné M. Vaillant. Il encourt jusqu'à 15 ans de prison, voire 20 ans si le «caractère sériel» des viols peut être établi.

Le suspect a été placé en détention provisoire dimanche soir après avoir été mis en examen pour deux viols, une tentative de viol, une tentative d'agression sexuelle, deux faits de violences et une tentative d'extorsion de fonds, «soit sept faits au total». Il reste «présumé innocent, même pour les faits qu'il reconnaît», a rappelé le parquet.

Domicilié à Fontaine, dans la banlieue de Grenoble, c'est un jeune homme «plutôt bien inséré, au profil surprenant, ce qui va justifier que la juge d'instruction ordonne des expertises psychologiques et psychiatriques pour qu'on cerne mieux sa personnalité», a noté M. Vaillant.

Nombreux signalements

L'affaire a mobilisé «énormément d'effectifs» qui ont fourni un «travail acharné», a noté de son côté le commissaire de police Jordan Courby.

Les enquêteurs, réunis en «cellule dédiée», ont travaillé simultanément sur le volet génétique, le bornage téléphonique, la vidéosurveillance et les nombreux signalements reçus, «une quarantaine par semaine», a-t-il expliqué. Entre autres éléments, c'est le type de trottinette utilisée par l'agresseur qui «a permis de resserrer l'étau sur un suspect probable».

Les services de police l'avaient «manifestement déjà identifié» lorsqu'ils l'ont convoqué en tant que témoin, a indiqué de son côté l'avocat du jeune homme, Me Arnaud Lévy-Soussan.

«C'est un garçon qui est parfaitement bien inséré, il a 22 ans, une petite amie, il a toujours eu une activité professionnelle et un profil qui ne correspond pas au type d’infraction qu'on lui reproche», a-t-il souligné, mettant en garde contre les rapprochements opérés «de façon un peu hâtive et approximative».

Son client «a exprimé ses regrets» à l'égard de la victime du viol qu'il a reconnu et «l'explication qu'il donne pour l'instant est liée à sa consommation d’alcool», a indiqué l'avocat.

De noir vêtu

D'après plusieurs témoignages recueillis, l'agresseur agissait seul. Vêtu de noir, monté sur une trottinette noire, il repérait ses victimes et les suivait avant de les agresser, selon les éléments détaillés par le procureur.

Une information judiciaire avait été ouverte le 29 mars pour sept faits: deux viols, une tentative de viol, une agression sexuelle et des violences commises entre le 8 février et le 16 mars.

L'instruction porte plus précisément sur deux viols commis à Grenoble et à Saint-Martin-d'Hères les 11 et 16 mars, une tentative de viol le 16 mars à Grenoble, une agression sexuelle et des violences avec arme le 17 février à Grenoble, une tentative d'extorsion le 8 février à Saint-Martin-le-Vinoux et, le même jour, des violences à Grenoble.

Deux autres faits ayant initialement fait l'objet de rapprochements avec ces affaires avaient finalement été écartés par le parquet et les enquêteurs, les investigations effectuées ne permettant plus de les lier au mis en cause.

Évoquant des témoignages parus dans la presse, M. Vaillant a dit s'attendre à «au moins deux ou trois plaintes susceptibles d'arriver» aux services de police, en plus des faits déjà reprochés. Que ces plaintes soient rattachées à ce dossier ou non, «toutes seront traitées avec attention et diligence», a assuré le procureur.