Cape rouge au vent dans les rues de Bordeaux, Batman, Spiderman et autres super-héros poussent des chariots de supermarché remplis de nourriture et de vêtements pour les sans-abris.
Des sans-abris se font couper les cheveux lors d'une séance organisée par un collectif d'aide aux sans-abris fondé par Océane Gaixet, déguisée en super-héros, le 5 février 2022 à Bordeaux
Océane Gaixet, fondatrice d'un collectif d'aide aux sans-abris et déguisée en super-héros, discute avec un sans-abri le 8 janvier 2022 à Bordeaux
Des membres d'un collectif déguisés en super-héros distribuent des vivres aux sans-abris, le 8 janvier 2022 à Bordeaux
Des membres d'un collectif déguisés en super-héros, dont sa fondatrice Océane Gaixet (C), poussent des chariots remplis de vivres et de vêtements pour les sans-abris, le 8 janvier 2022 à Bordeaux
A Bordeaux, les super-héros au service des sans-abris - Gallery
Des sans-abris se font couper les cheveux lors d'une séance organisée par un collectif d'aide aux sans-abris fondé par Océane Gaixet, déguisée en super-héros, le 5 février 2022 à Bordeaux
Océane Gaixet, fondatrice d'un collectif d'aide aux sans-abris et déguisée en super-héros, discute avec un sans-abri le 8 janvier 2022 à Bordeaux
Des membres d'un collectif déguisés en super-héros distribuent des vivres aux sans-abris, le 8 janvier 2022 à Bordeaux
Des membres d'un collectif déguisés en super-héros, dont sa fondatrice Océane Gaixet (C), poussent des chariots remplis de vivres et de vêtements pour les sans-abris, le 8 janvier 2022 à Bordeaux
«Comme ça on nous voit, ça marque les esprits, ça nous permet de nous démarquer», explique Océane Gaixet, 29 ans. «On nous appelle les super-héros». Depuis février 2019, cette jeune Bordelaise à l'énergie débordante récolte des fonds grâce à une cagnotte Leetchi promue sur les réseaux sociaux.
«Les gens donnent entre 10 et 200 euros chacun. Une fois on a même eu 350 euros d’un coup», s’exclame-t-elle. Avec cet argent, de la nourriture, des brosses à dents, ou encore des serviettes hygiéniques, sont achetées et distribuées gratuitement aux sans-abris de la capitale girondine.
«J’appelle les SDF dont j’ai les numéros pour leur demander ce dont ils ont besoin. J’en ai une quarantaine dans mon répertoire», souligne la vidéaste, également directrice de colonies de vacances et intérimaire à la Fnac.
A l'origine de ce projet, une soirée bien arrosée
Une idée qui est née lors d’une soirée bien arrosée. «Dès le collège, j’ai commencé à acheter des croissants ou des chocolatines pour les personnes dans le besoin. Et ma mère m’a toujours appris à me démerder, j’ai moi-même failli finir à la rue. Donc avec des amis on s’est dit, pourquoi pas faire plus ?», raconte Océane Gaixet.
Ce samedi là, des hommes, des femmes et des enfants fouillent parmi les vêtements soigneusement disposés sur des tables blanches, au milieu de la place André Meunier, à Bordeaux. Derrière l'étal, Spiderman et Batman veillent au bon déroulement de cette «braderie version wish» (ou bas-de-gamme), plaisante Océane.
Car ce jour là, la maraude est particulière. «Elle est fixe, c’est la deuxième fois que l’on fait ça», détaille la Bordelaise. Les vêtements ont été récupérés grâce à une campagne menée sur Facebook.
Deux coiffeuses sont là. Une petite fille s’installe sur la chaise en plastique, les yeux fermés, le visage apaisé et baigné de soleil. Elle profite du doux passage de la brosse dans ses longs cheveux bruns. A côté, un homme attend de se faire tailler la barbe, un café à la main. Le tout, au son des tubes de l’année qui s'échappent de l’enceinte.
«Merci beaucoup, merci pour tout», souffle un homme aux organisateurs. Une trentaine de personnes ont profité de cette initiative. La dixième au total. « C’est toujours bon enfant», sourit un sans-abri qui reste à proximité de ses deux chiennes, «ses bébés».
Comme lui, 858 personnes requièrent une mise à l’abri urgente à Bordeaux, d’après le recensement réalisé par la Ville le samedi 20 janvier, dans le cadre de la Nuit de solidarité.