Proche-Orient A Gaza, la malnutrition aura des «effets générationnels»

ATS

22.10.2025 - 22:04

La malnutrition des femmes enceintes et des bébés aura des «effets générationnels», «causant probablement des problèmes et nécessitant des soins tout au long de la vie» des bébés qui naissent actuellement à Gaza. C'est l'avis d'un représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) mercredi.

Islam Qudeih montre sa fille Shamm, âgée de 2 ans, souffrant de malnutrition sévère et torse nu, aux journalistes à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le samedi 9 août 2025. Les médecins ont déclaré que Shamm souffrait peut-être d'une maladie génétique affectant le développement musculaire et osseux, mais qu'il n'existait aucun moyen de la dépister à Gaza. Le mardi 12 août, sa famille a obtenu l'autorisation de se rendre dans un hôpital en Italie. (AP Photo/Mariam Dagga)
Islam Qudeih montre sa fille Shamm, âgée de 2 ans, souffrant de malnutrition sévère et torse nu, aux journalistes à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le samedi 9 août 2025. Les médecins ont déclaré que Shamm souffrait peut-être d'une maladie génétique affectant le développement musculaire et osseux, mais qu'il n'existait aucun moyen de la dépister à Gaza. Le mardi 12 août, sa famille a obtenu l'autorisation de se rendre dans un hôpital en Italie. (AP Photo/Mariam Dagga)
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Keystone-SDA

De retour d'une mission de 5 jours à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza, où il a passé 5 heures, Andrew Saberton a comparé l'ampleur de la «dévastation» dans le territoire palestinien à «un décor de film dystopique», lors d'un point presse au siège de l'ONU à New York.

Le responsable de l'agence chargée de la santé sexuelle et reproductive a rappelé qu'un Gazaoui sur quatre souffre de la faim, et parmi eux 11.500 femmes enceintes.

En conséquence, 70% des nouveau-nés sont prématurés et d'un poids faible, contre 20% avant octobre 2023. Or la plupart des unités néonatales sont saturées, opérant à 170% de leur capacité, ce qui les contraint à placer plusieurs bébés dans la même couveuse, a décrit Andrew Saberton.

Une grossesse sur trois est considérée comme «à haut risque «et le taux de mortalité maternelle est «élevé», selon lui. «La malnutrition est le problème le plus important», a développé le haut responsable de l'UNFPA.

Explosion des violences sexuelles

Le manque de médicaments et d'infrastructures médicales pèsent également, avec 94% des hôpitaux endommagés ou détruits et 15% des établissements opérationnels offrant des soins obstétriques d'urgence. L'absence de contraception, elle, contraint certaines femmes à avoir recours à «des avortements dangereux».

Par ailleurs, pour «700'000 femmes et filles, le cycle menstruel est un cauchemar faute d'intimité, d'eau propre, de produits d'hygiène et de serviettes hygiéniques», a ajouté l'humanitaire. A cause de cela, «170'000 personnes souffriraient de problèmes urinaires ou reproductifs importants».

Enfin, d'après lui, toutes les formes de violences sexistes et sexuelles, parmi lesquelles les mariages précoces, «ont explosé à Gaza, comme dans tous les autres conflits».

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre, l'UNFPA a pu «faire entrer de l'aide» et «distribuer des fournitures et équipements médicaux (...) qui étaient déjà pré-positionnés» dans l'enclave, qui enregistre 130 naissances par jour, a indiqué Andrew Saberon. «Mais le flux d'aide autorisé à entrer (...) est loin d'être suffisant».

Le responsable estime que les besoins de financement de son agence pour Gaza sont couverts «à environ un tiers», notamment suite au «retrait significatif du financement des États-Unis l'année dernière».