GenèveAbsent pour la deuxième fois, le prévenu est jugé par défaut
ats
14.4.2025 - 15:14
Accusé d'avoir escroqué un membre de la famille royale d'Arabie saoudite et poursuivi notamment pour abus de confiance aggravé, un homme de 67 ans est jugé par défaut, à Genève. Le Tribunal correctionnel a refusé lundi de reporter une seconde fois les débats en raison de l'absence de l'intéressé.
Un homme de 67 ans est jugé par défaut, à Genève. Le Tribunal correctionnel a refusé lundi de reporter une seconde fois les débats en raison de l'absence de l'intéressé. (Photo d'illustration)
sda
Keystone-SDA, ats
14.04.2025, 15:14
14.04.2025, 15:15
ATS
La défense du prévenu a tenté d'ajourner le procès, invoquant un cancer et des problèmes cardiaques qui empêcheraient l'accusé de se présenter devant ses juges. Le tribunal n'a pas été sensible à l'argument, considérant que malgré son état de santé, le prévenu était en mesure de venir à Genève depuis l'Egypte, où il réside.
Les juges n'ont pas estimé non plus que l'absence du plaignant justifiait une suspension des débats. Le prince saoudien, également malade, n'a plus quitté son pays depuis 2020. Il a été auditionné une fois à Genève dans le cadre de la procédure. Demander de l'entendre par commission rogatoire aurait peu de chances d'aboutir.
Le prévenu est accusé d'avoir détourné à son profit une quinzaine de millions de francs qui provenaient du «family office» genevois qu'il dirigeait. Cette structure avait été créée spécialement pour gérer une partie de la fortune du prince saoudien et procéder à divers investissements.
Un préjudice de plusieurs millions
Par sa position, l'accusé se serait octroyé des augmentations salariales à l'insu du prince. Il aurait aussi siphonné les comptes du plaignant pour payer ses primes d'assurance-vie ou sa cotisation LPP complémentaire. Cet argent détourné lui aurait également servi à des dépenses personnelles et à entretenir une maîtresse.
Selon Christophe Emonet, l'un des avocats du prince saoudien, le prévenu a pillé le family office durant 20 ans et aujourd'hui, en refusant de se présenter à son procès, il tente d'échapper à ses responsabilités. «Cette politique de la chaise vide est la dernière pierre ajoutée à ses mensonges», a-t-il déclaré.
La défense, de son côté, plaide l'acquittement du prévenu. Olivier Cramer, l'un des avocats de l'accusé, a fait remarquer que les déboires financiers qui ont été fatals au family office genevois ont été le résultat des choix d'investissements du prince saoudien et non d'une quelconque machination.