France voisineAcquitté du meurtre d'une postière: le parquet fait appel
ATS
12.4.2022 - 17:13
Le parquet général de la Cour d'appel de Lyon (F) a annoncé mardi avoir fait appel de l'acquittement de Mamadou Diallo, le 4 avril, pour le meurtre d'une postière en 2008, dans l'Ain. Agé de 32 ans, le prévenu clamait son innocence. Il avait été mis «au bénéfice du doute».
Keystone-SDA
12.04.2022, 17:13
12.04.2022, 17:17
ATS
«Par cet appel, le parquet général fait vivre un cauchemar à tout le monde, y compris aux parties civiles. Je le répète: mon client est innocent, il n'a rien à voir avec ce crime, et il va devoir à nouveau supporter les débats et se réexpliquer», a déploré l'avocate de M. Diallo, Me Sylvie Noachovitch. L'avocate des parties civiles, Me Séverine Debourg n'était pas immédiatement joignable.
Coups de couteau
Le corps de la victime, 41 ans, avait été découvert le 19 décembre 2008, à 09h05, dans l'arrière-boutique de la petite poste de Montréal-la-Cluse, baignant dans une mare de sang. Vingt-huit coups de couteau ont été relevés sur le corps de cette mère de deux enfants, enceinte de cinq mois.
La piste crapuleuse avait rapidement été suivie par les enquêteurs, une somme évaluée à 2490 euros ayant été dérobée. Mais l'arme du crime est restée introuvable et aucun témoignage probant n'avait permis de faire avancer l'enquête.
Les enquêteurs s'étaient d'abord orientés sur la piste de Gérald Thomassin, ex-espoir du cinéma français devenu marginal, qui résidait alors en face de cette poste et dont le comportement après le meurtre avait intrigué. L'ancien acteur a disparu en 2019, avant de bénéficier d'un non-lieu.
ADN correspondant
L'enquête avait rebondi en 2017, lorsqu'une correspondance avait été établie entre l'ADN prélevé sur un monnayeur ainsi que sur un sac trouvé près du corps de la postière et celui de Mamadou Diallo.
Le jeune homme a reconnu s'être rendu dans cette poste le matin du meurtre et avoir découvert le cadavre de la mère de famille. «J'ai paniqué, je n'ai pas réfléchi. En sortant, j'ai pris une liasse de billets, je suis sorti en courant», mais «je ne suis pas un meurtrier», avait-il déclaré à la barre devant la cour d'assises, qui l'a condamné à deux ans d'emprisonnement pour ce vol.