Justice GE Acquittée d'homicide par négligence à 83 ans

ATS

5.5.2020 - 14:42

L'automobiliste de 83 ans a appris mardi, six ans après l'accident qui a coûté la vie à un motard, qu'elle n'avait pas commis d'imprudence (archives).
L'automobiliste de 83 ans a appris mardi, six ans après l'accident qui a coûté la vie à un motard, qu'elle n'avait pas commis d'imprudence (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Impliquée dans un accident de la route au cours duquel un motard avait été tué, une automobiliste de 83 ans a été acquittée mardi d'homicide par négligence par le Tribunal de police. Selon les juges, la vitesse excessive du deux-roues est la cause principale du drame.

Les faits se sont produits en mai 2014. La dame circulait au volant de sa voiture sur la route de Vernier, en début de soirée. La vitesse sur cet axe à 4 voies est limitée à 60 km/h. La femme a voulu, depuis le chemin d'accès d'une station de lavage, faire demi-tour pour se rendre en ville.

Lors de la manoeuvre, en s'engageant sur la chaussée, l'automobiliste n'a pas été attentive à une moto qui arrivait, derrière elle. Le conducteur du deux-roues a freiné, mais il n'a pas pu éviter la voiture qui lui barrait la route. Le motard est décédé sur les lieux de l'accident.

A 136 km/h

Dans son jugement, le Tribunal de police s'est appuyé sur la vitesse de la moto. Au début du freinage, le véhicule roulait à 136 km/h, soit plus du double de la limite autorisée à cet endroit. Dans ces circonstances, estiment les juges, on ne peut reprocher à l'accusée d'avoir manqué de vigilance et de ne pas avoir accordé la priorité.

La voiture était aussi visible par le motard. Il n'y aurait pas eu de collision si le deux-roues avait respecté la limitation de vitesse, relève le Tribunal de police. Même à 90 km/h, le choc aurait pu être évité. Or, le motard a commis un excès de vitesse «massif». Ce comportement est la cause principale de l'accident.

Les juges ont également estimé que l'accusée était capable de prendre le volant au moment des faits, contrairement ce que soutenaient l'accusation et la famille du motard. Le lien entre la prise de médicaments et l'inaptitude à la conduite n'a pas pu être établi, fait remarquer le Tribunal de police.

Soulagement

«Après six ans de procédure, notre cliente est bien sûr soulagée que la justice reconnaisse enfin qu'elle était parfaitement apte à conduire, qu'elle n'a commis aucune faute ou imprudence et qu'elle ne pouvait s'attendre à ce qu'un motard roule à une vitesse folle», indiquent les avocats de la prévenue Robert Assaël et Daniel Kinzer.

Timothée Bauer, qui défend la famille du motard décédé, rappelle que les fautes au pénal ne s'annulent pas. Si l'automobiliste avait regardé correctement avant de se lancer dans sa manoeuvre, l'accident ne se serait pas produit, souligne l'avocat. Les proches de la victime vont probablement faire appel du jugement.

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