«J'ai été choqué et effrayé»: le rappeur américain A$AP Rocky a livré jeudi sa version des faits au cours de la deuxième journée de sont procès. Il est jugé depuis mardi devant un tribunal suédois pour violences après une rixe fin juin à Stockholm.
L'affaire a mis en émoi le milieu du hip-hop, jusqu'aux plus hautes sphères politiques: le président Donald Trump, qui a accusé fin juillet la Suède de mépriser le sort des Noirs américains, a dépêché sur place son envoyé spécial chargé des Affaires liées aux otages, Robert O'Brien.
A$AP Rocky, 30 ans, de son vrai nom Rakim Mayers, a été placé en garde à vue le 3 juillet à l'issue d'un concert, en compagnie de trois autres personnes – dont l'une a depuis été mise hors de cause – après une bagarre, le 30 juin, dans les rues de la capitale suédoise. Le 5 juillet, un tribunal a ordonné son incarcération au motif qu'il existait «un risque de fuite» à l'étranger, avant son renvoi devant un tribunal annoncé le 25 juillet.
Pétition sur internet
Plusieurs élus du Congrès américain ont exhorté la Suède à libérer le musicien. Une pétition sur internet appelant à la libération du rappeur américain a également été lancée et a pour le moment recueilli plus de 640'000 signatures. Sur les réseaux sociaux, une campagne se joue pour inciter les fans de l'artiste à boycotter des marques suédoises comme Ikea.
Sur un enregistrement amateur retransmis mardi devant le tribunal, l'artiste, en visite dans la capitale suédoise pour un concert, met au sol un jeune homme puis lui assène des coups avec deux de ses coprévenus. Dans d'autres vidéos postées sur le compte Instagram du rappeur, A$AP Rocky demande à plusieurs reprises à deux jeunes hommes de cesser de le suivre.
L'artiste a agi en situation de «légitime défense», avait déclaré son avocat Slobodan Jovicic à l'ouverture des débats. Jeudi, la défense a remis en cause la version et la fiabilité des faits racontés par la victime, un Afghan de 19 ans qui dit avoir été «frappé» par quatre personnes.
«Nous avons été suivis»
Au cours de la deuxième journée d'audience, le prévenu, en tenue verte de détenu, a pris la parole afin d'évoquer cette soirée du 30 juin: «Nous avons essayé de nous éloigner, quand nous nous sommes éloignés nous avons été suivis», a-t-il raconté calmement à la barre. Il a également indiqué que le comportement «intrépide» de la victime lui a fait peur.
A$AP Rocky a toutefois reconnu par la suite avoir «jeté» sa victime à terre avant de lui «donner un coup de pied au bras» – dans le but de venir en aide à son garde du corps, pris à partie par le plaignant et son ami.
Le parquet plaide l'acte volontaire, estimant qu'A$AP Rocky et ses coprévenus avaient agressé la victime alors qu'ils avaient avec eux le nombre et la force physique. Le procès se poursuivra jusqu'à vendredi, dernier jour d'audience à l'issue de laquelle le tribunal annoncera la date du verdict, probablement mis en délibéré.
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