Mode «Affaibli», Ungaro décède à l'âge de 86 ans

ATS

22.12.2019 - 17:14

Emanuel Ungaro avait quitté le monde de la mode en 2004 (archives).
Emanuel Ungaro avait quitté le monde de la mode en 2004 (archives).
Source: KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA

Le couturier français d'origine italienne Emanuel Ungaro est décédé samedi à Paris à l'âge de 86 ans, a-t-on appris dimanche auprès de sa famille. Il était «affaibli» depuis deux ans, a précisé une source à l'AFP.

Le couturier s'était retiré du monde de la mode en 2004. «Même s'il avait quitté la maison, il était toujours très présent dans l'inspiration. C'est une très grande perte», a commenté une porte-parole de la maison Emanuel Ungaro.

Né le 13 février 1933 à Aix-en-Provence (sud) dans une famille immigrée italienne, il avait appris les bases du métier auprès de son père, tailleur. En 1956, il s'était installé à Paris, où il avait été formé par le couturier espagnol Cristobal Balenciaga.

Après un bref passage chez Courrèges, il ouvre en 1965 sa propre maison de couture, puis lance en 1968 sa ligne de prêt-à-porter féminin, avant de faire du prêt-à-porter masculin en 1973.

Dé d'or

En 1980, celui qui se décrivait lui-même comme un «obsédé sensuel» avait reçu le Dé d'or récompensant la meilleure maison de haute couture.

Au fil des ans, il bâtit un empire, s'intéressant aux parfums, chaussures, lunettes notamment, avant que sa maison ne soit achetée en 1996 par la famille Ferragamo.

A partir de 2001, Emanuel Ungaro, marié et père d'une fille, commence à prendre ses distances avec la mode, abandonnant à son principal collaborateur, Giambattista Valli, la direction artistique du prêt-à-porter et des accessoires.

Même si lui-même continue à créer des collections pendant encore quelques années, il se retire du monde de la haute couture en 2004, estimant qu'elle ne correspond plus «à l'attente des femmes d'aujourd'hui». «Il ne faut pas porter une robe, il faut l'habiter», déclarait cet homme qui considérait son travail comme un artisanat.

Chez Ungaro, «la sensualité est partout», écrit son amie l'écrivaine Christine Orban dans une courte biographie qu'elle lui a consacrée. «Un simple pull, par la douceur de sa matière, appelle une caresse; une robe est taillée pour bouger, accompagner le corps dans ses déplacements, montrer et dissimuler: parce qu'il aime les femmes, Emanuel connaît les limites de la tolérance masculine, il créera un vêtement trop beau pour être arraché, mais assez malin pour suggérer de l'ôter avec tendresse».

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