Visée par deux plaintes des enfants d'Alain Delon, notamment pour harcèlement moral, Hiromi Rollin s'est exprimée vendredi par la voix de son avocat pour «contester» les faits dénoncés par la famille dans le huis clos de la propriété de l'acteur à Douchy-Montcorbon (Loiret).
Alain Delon (D), son fils Anthony (G) en compagnie d'Hiromi Rollin (C) aux obsèques de Jean-Paul Belmondo le 10 septembre 2021 à Paris
Alain Delon à Cannes, le 19 mai 2019
Affaire Alain Delon: Hiromi Rollin "conteste» les faits dénoncés par les enfants - Gallery
Alain Delon (D), son fils Anthony (G) en compagnie d'Hiromi Rollin (C) aux obsèques de Jean-Paul Belmondo le 10 septembre 2021 à Paris
Alain Delon à Cannes, le 19 mai 2019
La discrète sexagénaire «conteste l’intégralité des faits qui lui sont reprochés et qui ont été largement diffusés dans la presse», a écrit son avocat Me Yassine Bouzrou dans un communiqué transmis à l'AFP, au lendemain de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Montargis.
Qualifiée de «dame de compagnie» d'Alain Delon par la famille de l'acteur, ce dernier l'avait présentée comme sa «compagne japonaise» lors d'un entretien en 2021 sur TV5 Monde.
Selon l'avocat des enfants Delon, Me Christophe Ayela, Mme Rollin «n’a de cesse d’isoler Alain Delon de ses proches, de ses amis, et de sa famille, en usant de manœuvres et de menaces» depuis l'accident vasculaire cérébral de l'acteur en 2019.
«Quand j'étais devant chez lui, elle ne voulait pas m'ouvrir»
Dans le documentaire de TV5 Monde, le monstre sacré du cinéma avait pourtant loué la présence de Mme Rollin «tout au long de (sa) convalescence». Elle avait depuis été aperçue à ses côtés lors des obsèques de Jean-Paul Belmondo en septembre 2021 et plus récemment, en mai, à l'avant-première d'un film de son fils Alain-Fabien.
Jean-Pierre Lécluse, ancien projectionniste à Montargis, s'est souvenu pour l'AFP de cette soirée à Château-Renard (Loiret). Depuis 22 ans, le retraité se rendait plusieurs fois par mois dans la propriété d'Alain Delon pour y projeter des films, à la demande de l'acteur. Jusqu'à ce que les interventions cessent il y a trois ou quatre mois, selon lui.
«Quand j'étais devant chez lui, elle ne voulait pas m'ouvrir. Elle me disait qu'il n'était pas là, alors que je savais qu'il était là», a-t-il expliqué à l'AFP.
«J'ai été invité (...) pour la projection du film d'Alain-Fabien. J'ai vu M. Delon et je lui en ai fait part. Il a regardé la dame d'un drôle d'air. Je lui a ai donné mon nouveau numéro de téléphone, elle a pris le papier à M. Delon. Il lui a repris pour lui montrer que c'est lui qui décidait», a-t-il raconté.
Expulsée de la propriété
Selon des informations du Parisien, confirmées à l'AFP de sources concordantes, l'ancienne assistante de réalisation dans plusieurs films d'Alain Delon dans les années 1980 et 1990 a été expulsée mercredi de la grande demeure de Douchy-Montcorbon.
Son avocat, Me Bouzrou, a fait savoir que la sexagénaire entendait déposer une plainte «contre des membres de la famille Delon et des gardes du corps pour les violences volontaires aggravées (...) constatées par un certificat médical». Vendredi soir, le procureur de la République à Montargis n'avait cependant pas reçu de plainte en ce sens.
Mercredi, le parquet avait confirmé avoir été le «destinataire de deux plaintes de la famille Delon» à l'encontre de Mme Rollin.
Dans la première, les trois enfants Delon, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien dénoncent «l'attitude dénigrante et agressive» de Mme Rollin à l'encontre de leur père notamment, ainsi que «ses agissements tendant à capter à son profit les courriers et messages téléphoniques» de l'octogénaire. Selon le parquet, M. Delon s'y est associé «par déclaration signée et jointe à la plainte».
Une seconde plainte avait été déposée lundi à Paris par le fils aîné, Anthony, notamment pour des faits de violence sur personne vulnérable et abus de faiblesse.