Affaire Sophie Le Tan Jean-Marc Reiser se défend d'être un monstre

ATS

28.6.2022 - 14:30

Accusé de l'assassinat de Sophie Le Tan, Jean-Marc Reiser a affirmé mardi avoir été présenté dans les médias comme un monstre. Au deuxième jour de son procès à Strasbourg, il a multiplié les digressions pour tenter de faire oublier le portrait d'un homme décrit comme seul et violent.

Au deuxième jour de son procès pour l'assassinat de la jeune étudiante Sophie Le Tan, l'accusé a déclaré à la Cour avoir été d'office désigné coupable par les médias (photo prétexte).
Au deuxième jour de son procès pour l'assassinat de la jeune étudiante Sophie Le Tan, l'accusé a déclaré à la Cour avoir été d'office désigné coupable par les médias (photo prétexte).
ATS

28.6.2022 - 14:30

«La médiatisation, qui m'a tellement présenté comme un monstre, a influé sur beaucoup de gens interrogés durant l'enquête», a affirmé l'homme de 61 ans, s'exprimant d'une voix sans affect. Interrogé par l'avocat de la famille Le Tan sur son sentiment d'être «une bête de foire», Jean-Marc Reiser répondra: «Quelque part, oui j'ai l'impression».

«Dès qu'on m'a arrêté, on m'a désigné comme coupable», a lancé celui qui a mis plus de deux ans à avouer avoir tué et démembré Sophie Le Tan, déclenchant des réactions indignées dans la salle. Masque sur le nez et en tee-shirt, l'accusé s'est montré volubile, parlant avec force détails incongrus et circonvolutions, sans lâcher le micro du box vitré des accusés.

«Encore une fois, ce n'était pas la question Monsieur Reiser», a dû à plusieurs reprises le recadrer le président de la cour, Antoine Giessenhoffer. Connu pour son côté très procédurier à chacune de ses comparutions devant la justice, Jean-Marc Reiser, lunettes de vue sur le nez, a encore feuilleté des dossiers et des notes avant le début de l'audience, consacrée mardi à sa personnalité.

Enfance solitaire et homme violent

Les trois longs entretiens réalisés durant l'instruction en prison et ceux avec ses proches ont fait ressortir une enfance solitaire dans une famille mise à mal par l'alcoolisme du père, un isolement social avec peu d'amis, mais aussi la haute estime de lui-même, d'un homme refusant de se laisser couper la parole et parlant avec engouement de son parcours universitaire.

Une tendance à minimiser les violences commises sur ses anciennes compagnes a également été relevée. «L'enquête de personnalité est parcellaire, elle aurait pu être plus complète», a critiqué l'accusé.

Sophie Le Tan a disparu le jour de ses 20 ans après être allée visiter un appartement au nord de Strasbourg. Auteur de l'annonce de location, M. Reiser a été confondu par la téléphonie, d'importantes traces de sang effacées dans son appartement et de l'ADN de la victime retrouvé sur le manche d'une scie à métaux qui a servi à découper le corps de la jeune femme, retrouvée en forêt plus d'un an après.

Jean-Marc Reiser a d'abord tout nié avant de finir par avouer début 2021 avoir tué Sophie Le Tan et l'avoir démembrée. Il nie néanmoins avoir prémédité son acte et lui avoir tendu volontairement un piège avec cette annonce immobilière fictive.

ATS