Procès en appel Affaires des «écoutes»: Nicolas Sarkozy revient à la barre

ATS

5.12.2022 - 08:02

L'ancien président français Nicolas Sarkozy est attendu lundi après-midi au palais de justice de Paris pour son procès en appel pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des «écoutes». Son avocat et un ex-magistrat seront également dans le box des accusés.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy est attendu lundi après-midi au palais de justice de Paris pour son procès en appel pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des «écoutes». (archives)
L'ancien président français Nicolas Sarkozy est attendu lundi après-midi au palais de justice de Paris pour son procès en appel pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des «écoutes». (archives)
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Keystone-SDA

En première instance, à l'issue d'un procès électrique où il avait dénoncé des «infamies», l'ex-président de 67 ans a été condamné à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme, devenant ainsi le premier chef de l'Etat de la Ve République condamné à de la prison ferme.

La même peine a été prononcée contre ses deux coprévenus, assortie pour son avocat Thierry Herzog, 67 ans, d'une interdiction d'exercer pendant cinq ans. Tous les trois ont fait appel, ce qui suspend ces sanctions.

Ce sinueux dossier trouve son origine dans les interceptions téléphoniques de conversations entre M. Sarkozy et Me Herzog au début 2014. À l'époque, les deux téléphones de l'ex-homme fort de la droite ont été «branchés» par les juges chargés de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne de 2007, qui lui valent aujourd'hui une quadruple mise en examen.

«Paul Bismuth»

Les enquêteurs découvrent alors l'existence d'une troisième ligne mise en service le 11 janvier 2014 sous l'alias «Paul Bismuth» – du nom d'une connaissance de lycée de Me Herzog – et dédiée aux échanges entre l'ex-président et son avocat et ami.

Au fil de conversations qu'ils pensent à l'abri des oreilles indiscrètes se dessine, selon l'accusation, un pacte de corruption noué avec Gilbert Azibert, avocat général à la cour de cassation, qui aurait usé de son influence contre la promesse d'une intervention pour sa carrière.

Ce haut magistrat de 75 ans aujourd'hui retraité est accusé d'avoir oeuvré en coulisses pour peser sur une décision qui intéressait au plus haut point l'ancien chef de l'Etat. A l'époque, la cour de cassation était saisie d'un pourvoi de Nicolas Sarkozy, qui voulait faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels dans le cadre de l'enquête pour abus de faiblesse sur l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

M. Azibert est soupçonné d'avoir eu connaissance, en amont, d'informations confidentielles et tenté d'influencer des conseillers participant aux délibérations. En échange, selon l'accusation, d'un «coup de pouce» pour un poste prestigieux à Monaco. Finalement, M. Azibert ne décrochera pas le poste convoité et la cour de cassation rejettera le pourvoi de Nicolas Sarkozy.