EnvironnementAire pour gens du voyage: recours écologique accepté
js, ats
11.2.2021 - 10:57
Le Tribunal cantonal neuchâtelois a accepté le recours de Pro Natura et du WWF contre l’aménagement d’une aire de stationnement pour les gens du voyage suisses à Vaumarcus (NE). Le site abrite des reptiles menacés tels que des vipères aspics.
Le tribunal a retenu «que les règles fixées dans la nouvelle loi cantonale sur le stationnement des communautés nomades n’ont pas été respectées», ont indiqué jeudi le WWF et Pro Natura dans un communiqué. Le Département du développement territorial et de l'environnement (DDTE) avait octroyé une dérogation permettant de construire hors de la zone à bâtir, alors que la loi imposait de passer par une procédure de planification.
Ce qui impliquait de mettre à l’enquête un plan d’affectation. «Cette procédure aurait permis de faire une pesée d’intérêts, dans laquelle la protection de la nature aurait été mise dans la balance», ont ajouté les associations de protection de l'environnement.
«Nous sommes très contents de ce jugement, qui est une importante victoire pour la nature», a déclaré Yvan Matthey, chargé d’affaires de Pro Natura Neuchâtel, cité dans le communiqué. Sylvie Barbalat, chargée d’affaires du WWF Neuchâtel a ajouté: «Nous sommes bien sûr très satisfaits, mais relevons tout de même qu’il est regrettable qu’il faille trois ans de procédures juridiques pour obtenir un simple respect de la loi».
Risque d'accidents aussi
En 2017, le DDTE avait décidé d’aménager une aire de stationnement pour les gens du voyage à Vaumarcus sur un site abritant des vipères aspics et des lézards agiles, deux espèces menacées de disparition et protégées par la loi fédérale. Pro Natura et le WWF se sont opposées à l’aménagement de cette place de stationnement. De plus, en invitant des gens à s’installer dans un endroit abritant des serpents venimeux, on courait un important risque d’accidents, ont rappelé les associations.
L’opposition des deux ONG a d’abord été levée par le Conseil d’Etat. Elles ont recouru au Tribunal cantonal, qui leur a donné raison.
Selon le quotidien Arcinfo, le Conseil d'Etat ne va pas recourir au Tribunal fédéral contre ce jugement. Entretemps, le canton a trouvé une solution provisoire à Perreux.