Faits divers Albanie: un député asperge d'encre le Premier ministre

AFP

14.2.2019 - 15:02

Le député albanais de l'opposition Edi Paloka (de dos) jette de l'encre à la figure du Premier ministre Edi Rama (d) au Parlement à Tirana, le 14 février 2019
Le député albanais de l'opposition Edi Paloka (de dos) jette de l'encre à la figure du Premier ministre Edi Rama (d) au Parlement à Tirana, le 14 février 2019
Source: AFP

Un député de l'opposition de droite a aspergé jeudi d'encre le Premier ministre albanais Edi Rama, qui assistait aux débats au Parlement.

Sur les images diffusées en direct par les télévisions locales, l'élu du Parti démocratique, Edi Paloka, se précipite vers le socialiste Edi Rama, une seringue à la main. Cet homme, qui est vice-président du Parlement, asperge alors le visage du chef du gouvernement avant d'être maîtrisé par le service d'ordre.

Cet incident survient deux jours avant une manifestation que des observateurs craignent tendue, organisée par le Parti démocratique pour demander la démission d'Edi Rama et la tenue de législatives anticipées.

Une enquête a été lancée et Edi Paloka sera exclu de tout débat parlementaire pendant dix jours, ont annoncé les services du parlement.

Avant cet incident, la séance s'était tenue dans une ambiance tendue, le chef de l'opposition Lulzim Basha accusant Edi Rama d'avoir plongé ce petit pays pauvre des Balkans dans la corruption. C'est quand Edi Rama a entrepris de lui répondre qu'il a été aspergé. En décembre, un autre député de droite lui avait écrasé un œuf sur la tête.

Edi Rama a réagi sur son compte Instagram en citant Albert Einstein: «Deux choses sont infinies, l'univers et la bêtise humaine», a-t-il écrit, ajoutant que l'opposition de droite avait choisi de prendre le visage de «la bêtise humaine universelle».

Peu avant l'incident, il avait publié sur le même compte une vidéo montrant un Albanais refuser de serrer la main de Lulzim Basha, que le Premier ministre moque régulièrement sur les réseaux sociaux.

La vie politique albanaise est empreinte d'une très grande violence verbale, droite et gauche s'échangeant insultes et accusations graves de corruption ou de liens avec le crime organisé.

Avant la manifestation de samedi, la police a enjoint dans un communiqué les responsables politiques «à se garder de toute rhétorique incitant à commettre des actes contre l'ordre public» et susceptible d'encourager «une déstabilisation du pays».

Elle a annoncé qu'elle effectuerait «des contrôles intensifs des véhicules sur les principaux axes routiers afin d'éviter que des personnes avec des antécédents criminels participent à la manifestation».

Membre de l'Otan depuis 2009, l'Albanie souhaite ouvrir cette année des négociations d'adhésion à l'Union européenne. Bruxelles demande aux autorités locales de combattre la criminalité organisée et de réformer le système judiciaire.

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