Alsace Arsenal impressionnant découvert, deux suspects incarcérés

ATS

3.6.2022 - 12:10

Une quantité d'armes «impressionnante» a été retrouvée chez quatre membres de la mouvance d'ultradroite lors d'un coup de filet en Alsace mardi, notamment des armes de guerre. Aucun signe de passage à l'acte n'a été décelé pour le moment, a déclaré vendredi la procureure de Mulhouse (Haut-Rhin).

Dit-huit armes légales et 23 armes illégales ont été saisies, ainsi que 167 chargeurs dont 72 de Kalachnikov (photo symbolique).
Dit-huit armes légales et 23 armes illégales ont été saisies, ainsi que 167 chargeurs dont 72 de Kalachnikov (photo symbolique).
ATS

Keystone-SDA

Deux des quatre hommes interpellés dans le cadre de cette affaire ont été mis en examen pour trafic d'armes et incarcérés, les deux autres laissés libres sous contrôle judiciaire, a précisé Edwige Roux-Morizot lors d'une conférence de presse. Ils encourent dix ans de prison. Une cinquième personne a été laissée libre.

«Les visites domiciliaires ont été particulièrement fructueuses», a souligné la procureure. Dans les quatre domiciles des suspects, une quantité d'armes «impressionnante» a été saisie.

Outre les armes elles-mêmes, plus de 35 kilos de poudre ont été découverts, ainsi que trois presses à munitions, un grand nombre de chargeurs d'armes de guerre, une machine à chauffer les douilles, une compteuse de billets, quatre balances de précision, plus de 25'000 euros et deux silencieux.

120'000 munitions

Le lieutenant-colonel Yann Wanson, commandant en second de la section de recherche de Strasbourg, souligne que les quantités de munitions sont «tellement énormes que nous parlons plutôt en termes de poids que de quantité». Cela représente «a minima 120'000 munitions de tous calibres, mais beaucoup destinées à des armes de guerre», pour un poids total de plus d'une tonne.

Dans le détail, 18 armes légales et 23 armes illégales ont été saisies, ainsi que 167 chargeurs dont 72 de Kalachnikov.

Les suspects sont des personnes «insérées», qui travaillent, «sans aucune difficulté», «des citoyens comme les autres» en apparence, âgés de 45 à 53 ans, a repris la procureure. Elles appartiennent à un groupuscule de néonazis, «ce qui a été totalement conforté par la littérature importante retrouvée» chez les suspects.

«C'est le risque de les voir basculer vers le passage à l'acte qui a nécessité» l'intervention des autorités, a-t-elle ajouté, même si aucun élément n'a pu pour l'instant étayer un quelconque projet concret. Des supports informatiques ont également été saisis, qui vont être analysés afin de déterminer si un projet d'attentat était fomenté.

Un des suspects «pratiquait le tir à longue distance» en club «avec des stages de formation» de tireur d'élite, a encore noté le lieutenant-colonel Wanson.