Assises à BesançonL'accusé Nicolas Zepeda ne lâche rien
ATS
7.4.2022 - 16:28
Le Chilien Nicolas Zepeda a encore nié son implication jeudi à Besançon, lors des premiers instants de son ultime interrogatoire devant la cour d'assises du Doubs où il répond de l'assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki en décembre 2016.
Keystone-SDA
07.04.2022, 16:28
07.04.2022, 16:38
ATS
«Il est établi que vous avez passé la nuit du 4 au 5 décembre 2016 avec Narumi, qu'après ça, plus personne ne l'a revue vivante, contrairement à vous qu'on a revu», attaque d'emblée le président de la cour d'assises du Doubs, Matthieu Husson. «Voulez-vous nous dire ce qu'il s'est passé?», l'interroge-t-il sans détour.
«Vous faites référence à quelle nuit?», réplique le Chilien de 31 ans, déclenchant des soupirs dans la salle d'audience. Depuis le début de son procès le 29 mars, Nicolas Zepeda répond volontiers aux questions par d'autres questions.
La date étant dûment précisée par le président de la cour, il lâche finalement: «J'ai déjà répondu à cette question, cette nuit-là je dormais».
Malgré d'intenses recherches à Besançon et dans une zone forestière du Jura, où Nicolas Zepeda a fait des arrêts suspects au volant de sa voiture de location, le corps de Narumi Kurosaki n'a jamais été retrouvé.
Clamant son innocence depuis le début, le jeune homme a également contesté jeudi avoir fait traduire des messages en japonais et les avoir envoyés à la famille de Narumi Kurosaki, malgré les témoignages de deux Japonaises.
«Il s'agissait d'un message que Nicolas Zepeda voulait traduire dans un style féminin», s'est souvenue Megumi Sugisaki, 27 ans, témoignant en visioconférence depuis Tokyo. Il «disait que la personne qui parlait allait entreprendre un voyage et que pour cette raison elle ne pouvait pas répondre», a-t-elle précisé.
Brouiller les pistes
Des messages similaires ont été envoyés aux proches de Narumi via ses comptes, usurpés par Nicolas Zepeda selon les enquêteurs pour brouiller les pistes et retarder le lancement des recherches après sa disparition.
Le 15 décembre, Nicolas Zepeda «m'a demandé de supprimer toute trace de correspondance avec moi et, sans m'en dévoiler la raison, il m'a demandé de faire une capture d'écran pour prouver que j'avais effacé», a-t-elle témoigné. «Si ce n'est pas vous (qui avez envoyé ces messages), qui est-ce?», demande le président à l'accusé. «Moi aussi, j'aimerais bien savoir», lui répond celui-ci.