France Attaque de Marseille: obsèques des victimes, flou sur le mobile

ATS

5.10.2017 - 17:36

Éguilles

Des centaines de personnes ont assisté jeudi aux obsèques des deux cousines de 20 ans assassinées dimanche à Marseille par un ressortissant tunisien. Selon Tunis, ce dernier n'a aucun lien démontré à ce jour avec des groupes "terroristes".

"Mes yeux brûlent, ma tête explose, comment hurler autre chose que vos noms: Laura, Mauranne !" a lancé d'une voix blanche la mère de cette dernière lors de la cérémonie religieuse à l'église d'Eguilles (sud-est), village d'origine d'une partie de la famille. "Je t'aime Mauranne, je t'aime...", a lancé le père de Mauranne avant que sa voix ne s'étrangle d'émotion.

A l'extérieur, plusieurs centaines de personnes ont écouté la retransmission de la cérémonie, quatre jours après le meurtre des deux cousines à coups de couteau sur le parvis de la gare principale de Marseille, par un Tunisien de 29 ans, au cri "d'Allah Akbar". Il a été rapidement abattu par un militaire.

Aux obsèques de deux jeunes filles, la colère pointait chez certains comme dans cet hommage d'une amie de la famille qui a dénoncé "le déchet déshumanisé qui s'est octroyé le droit de mort" sur les deux cousines.

"Puisons dans toute notre colère pour apporter un message d'amour et de paix à ce monde qui en a tant besoin", a déclaré la mère de Mauranne.

Lien avec l'EI pas prouvé

Au même moment, le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a indiqué depuis Tunis que l'enquête n'avait jusque-là pas mis en évidence de liens avec des groupes "terroristes" en Tunisie.

"L'enquête est en cours, nous n'avons pas vraiment de liens aujourd'hui ou de preuve qui prouve l'attachement, quand cette personne était en Tunisie, avec des groupes terroristes ou Daech" (acronyme arabe de l'organisation Etat islamique), a-t-il déclaré à la presse après une rencontre avec son homologue français Edouard Philippe.

L'EI avait rapidement revendiqué le meurtre de Mauranne, étudiante en médecine à Marseille, et Laura, qui était en école d'infirmières à Lyon. Mais les enquêteurs français n'ont à ce stade rien trouvé qui puisse relier l'assaillant à l'organisation djihadiste.

Les enquêteurs continuaient à sonder l'entourage de l'auteur de cette attaque, tentant notamment de savoir si des proches, dont cinq étaient toujours en garde à vue, lui ont apporté un soutien logistique. Quatre hommes, âgés de 32 à 56 ans, et une femme de 35 ans, tous inconnus des services de renseignement, ont été interpellés mardi à Marseille dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet antiterroriste de Paris.

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ATS