Strasbourg Attentat de 2018: le procès prévu à partir de fin février 2024

ATS

25.5.2023 - 13:33

Le procès de l'attentat au marché de Noël de Strasbourg, qui avait fait cinq morts en 2018, est prévu du 29 février au 5 avril 2024, a-t-on appris jeudi auprès du parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA).

L'attentat au marché de Noël de Strasbourg avait fait cinq morts en 2018 (archives).
L'attentat au marché de Noël de Strasbourg avait fait cinq morts en 2018 (archives).
ATS

Keystone-SDA

Cinq hommes soupçonnés d'avoir apporté une aide à l'assaillant, abattu par des policiers, seront jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Le 11 décembre 2018, peu avant 20h00, Chérif Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans fiché S pour radicalisation islamiste, avait pénétré, armé d'un revolver et d'un couteau, dans le centre historique de Strasbourg où se tenait le traditionnel marché de Noël. Il avait tué au hasard cinq hommes et blessé une dizaine de personnes en déambulant dans les rues.

Parvenant à s'échapper en taxi, après avoir été blessé par des militaires, il avait été tué par la police 48 heures plus tard dans le quartier du Neudorf, dans le sud de Strasbourg. Une vidéo d'allégeance au groupe Etat islamique (EI) avait ensuite été retrouvée sur une clé USB lui appartenant.

Les juges d'instruction n'ont retenu la qualification terroriste que pour un des cinq hommes qui comparaîtront aux assises.

Audrey Mondjehi, de nationalité ivoirienne, ami et ancien codétenu de Chérif Chekatt, est suspecté de l'avoir assisté dans ses démarches, notamment en lui permettant de se procurer l'arme utilisée lors de l'attentat. Il sera jugé pour complicité d'assassinats et tentatives, en relation avec une entreprise terroriste.

Passer un cap

Les quatre autres suspects sont renvoyés devant la cour d'assises pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes, sans qualification terroriste. Ils sont soupçonnés, à des degrés divers, d'avoir permis la fourniture de l'arme utilisée lors de l'attentat.

«On attend tous ce procès pour passer un cap dans la reconstruction (...) mais la plaie est toujours présente, elle ne sera jamais effacée», a réagi Mostafa Salhane, l'ex-chauffeur de taxi qui avait été braqué et pris en otage par Chérif Chekatt, et qui a fondé une association de victimes.

«C'est une bonne date: si ça avait été à l'automne, il y aurait eu un problème de temps pour se préparer et pour organiser les choses. Le procès ayant lieu à Paris, cela demande aux victimes de s'organiser», a également déclaré Me Claude Lienhard, avocat de plusieurs parties civiles.

«Les victimes souhaitent préparer le procès pour y participer, ça veut dire se plonger dans le dossier, qui est volumineux, pour voir de quelle manière elles pourront questionner les personnes qui viendront témoigner. Elles attendent aussi les explications de personnes poursuivies, beaucoup de questions se posent», a-t-il ajouté, précisant ne pas savoir pour l'heure si une retransmission des débats à Strasbourg serait organisée, «ce qui est une demande de certaines parties civiles».