Attentat de London BridgeDéfaillances des autorités relevées
ATS
28.5.2021 - 18:27
Keystone-SDA
28.05.2021, 18:27
Les deux victimes d'une attaque commise en 2019 près du London Bridge, dans la capitale britannique, ont été tuées par un homme condamné pour terrorisme. La justice a conclu vendredi à des défaillances des autorités.
Le 29 novembre 2019, Jack Merritt, 25 ans, et Saskia Jones, 23 ans, deux diplômés de l'université de Cambridge, ont été mortellement poignardés par Usman Khan lors d'une conférence sur un programme de réinsertion des détenus, auquel il participait. L'assaillant, un homme de 28 ans, avait été condamné pour terrorisme et libéré à mi-peine, onze mois avant de commettre cette attaque qui avait aussi fait trois blessés.
Les jurés de Guildhall, à Londres, ont critiqué les différentes agences impliquées dans le suivi d'Usman Khan. Ils ont affirmé qu'il y avait eu «des défaillances dans la gestion» de cet homme et «un manque de responsabilités».
Ils ont aussi critiqué l'évaluation des risques faite par les organisateurs de la conférence. Les jurés ont conclu qu'il y avait eu des «occasions ratées d'obtenir des conseils de personnes expérimentées» quant au suivi du jeune homme.
Sept ans derrière les barreaux
Usman Khan avait été condamné en janvier 2012 pour préparation d'actes de terrorisme. Il était impliqué dans un projet inspiré d'Al Qaida pour mettre sur pied un camp d'entraînement au Pakistan et commettre un attentat à la bombe contre la Bourse de Londres.
Condamné à seize ans de prison, il avait été remis en liberté sous bracelet électronique en décembre 2018, après moins de sept ans derrière les barreaux. S'adressant à la BBC, David Merritt, le père de l'une des victimes, a déclaré que M. Khan aurait dû être surveillé de plus près, pointant du doigt son passé et l'évaluation d'un psychologue selon lequel il posait toujours un risque élevé.
«Avec toutes ces informations, vous auriez pensé que les autorités auraient mis en place un système pour le surveiller et le suivre efficacement ainsi qu'assurer la sécurité du public, mais ils n'ont pas réussi à le faire», a déclaré M. Merritt.
La famille de Saskia Jones a de son côté indiqué que «la conclusion de l'enquête ne soulage en rien la douleur de la mort de Saskia et laisse un certain nombre de questions sans réponse concernant les défaillances de plusieurs organisations et individus.»