Faits divers Au Honduras, un zoo de narco-trafiquants transformé en refuge de tapirs

AFP

1.9.2019 - 08:15

Un jeune tapir est alimenté par un gardien du zoo Joya Grande à Santa Cruz de Yojoa, au Honduras
Un jeune tapir est alimenté par un gardien du zoo Joya Grande à Santa Cruz de Yojoa, au Honduras
Source: AFP

«Almendra», un bébé tapir reçoit le biberon dans un parc zoologique de la Joya Grande. Ce vaste domaine du nord du Honduras, confisqué il y a cinq ans à des narco-trafiquants, est désormais intégré à un programme de protection de cette espèce menacée.

Situé les montagnes, à 150 km de Tegucigalpa, le parc abrite 500 animaux de 48 espèces différentes sur quelque 220 hectares. Franck et Francis, les parents d'Almendra (Amande en français), ainsi que sept autres tapirs se partagent 12 hectares.

Les mammifères -- Tapirus bairdii -- sortes de porc à la démarche lente et à l'épaisse peau sombre, dont quatre espèces sont originaires d'Amérique latine, y bénéficient d'un programme de reproduction.

Le parc a été confisqué en 2013 aux cartel «Los Cachiros», dont les membres se faisaient passer pour des hommes d'affaires et se sont finalement livrés à la justice des Etats-Unis après avoir été démasqués par l'agence fédérale antidrogue américaine (DEA).

Le domaine, qui se voulait une copie de l'hacienda de Pablo Escobar (1949-1993), est situé dans une zone difficile d'accès près de la ville de Santa Cruz de Yojoa. Comme le trafiquant colombien, le cartel y recevait ses invités.

Après la saisie, le gouvernement l'a cédé en concession en avril 2014 à la société Arca de Noé, chargée de promouvoir le lieu comme destination touristique. Son administratrice, Maria Diaz, une vétérinaire, a décidé d'en faire un lieu de reproduction du tapir d'Amérique centrale.

Le programme peut déjà se réjouir de la naissance de six petits tapirs, tous inscrits dans un registre mondial. Almendra est le dernier né, ayant vu le jour en décembre.

«L'idée est de faire se reproduire les animaux pour aider à la conservation de l'espèce», explique Maria Diaz, qui espère faire un lâcher «sous contrôle», dans une grande zone où il serait possible de prévenir la prédation humaine.

Le tapir, plus grand mammifère d'Amérique centrale pouvant peser jusqu'à 600 kilos, est classé par le Honduras comme espèces en danger d'extinction depuis 2008.

Il a déjà été déclaré éteint au Salvador, selon la liste rouge des espèces menacées de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).

Outre la destruction de leur habitat, les tapirs pâtissent d'un taux de reproduction très bas : les femelles ne sont pas mâtures sexuellement avant l'âge de deux ans et la période de gestation s'étend sur 14 mois.

Très sociable, le tapir a été aussi beaucoup chassé pour sa viande.

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