Une jeune femme enveloppe son chien Aibo dans du papier bulles après des funérailles pour chiens robots au temple de Kofukuji, à Isumi, au Japon, le 26 avril 2019
Le moine Bungen Oi porte chien AIBO, après des funérailles pour chiens robots au temple de Kofukuji, à Isumi, au Japon, le 26 avril 2018
La dernière version du chien robot Aibo de Sony devant une série d'anciens modèles disposés sur un autel avant leurs funérailles au temple de Kofukuji, à Isumi, au Japon, le 26 avril 2018
Au Japon, des funérailles pour les chiens robots hors d'usage
Une jeune femme enveloppe son chien Aibo dans du papier bulles après des funérailles pour chiens robots au temple de Kofukuji, à Isumi, au Japon, le 26 avril 2019
Le moine Bungen Oi porte chien AIBO, après des funérailles pour chiens robots au temple de Kofukuji, à Isumi, au Japon, le 26 avril 2018
La dernière version du chien robot Aibo de Sony devant une série d'anciens modèles disposés sur un autel avant leurs funérailles au temple de Kofukuji, à Isumi, au Japon, le 26 avril 2018
Encens et sutra récité par un moine: les rituels de funérailles traditionnelles sont respectés, mais ce n'est pas à un être humain que l'on dit adieu ce jeudi dans un temple à l'est de Tokyo, c'est à une centaine de chiens robots.
Alignés devant le choeur du temple pluricentenaire de Kofukuji de la ville d'Isumi (préfecture de Chiba), les 114 robots sont de vieux modèles du célèbre chien AIBO lancé par Sony en 1999. Hors d'usage et sans possibilité de réparation, ils ont dû être mis au rebut par leurs propriétaires.
La fumée de l'encens emplit le temple pendant qu'un moine récite des sutras, priant pour une transition paisible des âmes des défunts.
Seule entorse à la tradition, un petit robot, bien "vivant" celui-là, explique ce qui attend les chiens après la cérémonie.
Les propriétaires ne sont pas présents, mais chacun a envoyé une lettre indiquant le nom de son ancien animal de compagnie et racontant des souvenirs partagés avec lui.
"Je me sens soulagé de savoir qu'il y aura une prière pour mon AIBO", dit ainsi l'une de ces lettres, tandis que dans une autre, un propriétaire a écrit: "J'ai pleuré lorsque j'ai pris la décision de lui dire adieu", ajoutant, "s'il-vous-plaît, aidez d'autres AIBOs".
Car une fois les funérailles achevées, les chiens sont précautionneusement rangés dans du papier-bulle et des cartons, direction les locaux d'A FUN, une société spécialisée dans la réparation de produits électroniques "vintage".
Leurs parties encore fonctionnelles serviront de stock de pièces détachées pour redonner vie à d'autres robots cassés.
C'est A FUN qui organise ces funérailles collectives et plus de 800 modèles d'AIBO ont déjà eu droit à leur cérémonie.
- Conscience -
"Il y a beaucoup de personnes qui nous envoient leur robot parce que je pense que ça les apaise de faire don de leur corps plutôt que de le jeter comme une simple machine", explique Nobuyuki Norimatsu, son dirigeant.
Pour Bungen Oi, le moine du temple, ces cérémonies ne sont pas du tout absurdes. "L'essence du bouddhisme habite toute chose. (...) Même les machines ont une conscience alors c'est pour cela qu'on pratique cette cérémonie", explique-t-il à l'AFP.
AIBO a été le premier robot domestique capable de développer une certaine personnalité. Sony a lancé la première génération en juin 1999 et le petit chien a connu un succès immédiat. Le premier lot de 3.000 exemplaires s'est arraché en moins de 20 minutes, malgré un prix élevé de 250.000 yens (plus de 1.800 euros) l'exemplaire.
Au fil des années, plus de 150.000 chiens ont été écoulés. Mais en 2006, confronté à des difficultés financières, Sony a cessé de fabriquer le robot AIBO. Le groupe a maintenu une "clinique" de réparation ouverte jusqu'en 2014, avant de la fermer elle aussi, laissant les maîtres de ces chiens sans secours en cas de problème.
A leur grand soulagement, d'anciens ingénieurs du groupe ont pris le relais en créant A FUN.
Si en janvier dernier Sony a dévoilé une nouvelle version de son célèbre robot chien, connecté et dopé cette fois à l'intelligence artificielle, il n'a pas relancé la réparation de son ancêtre du vingtième siècle.
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