Akita Au Japon, la «capitale du suicide» lutte contre sa réputation

tsha

12.4.2019

Chaque année, plus de 20 000 personnes se suicident au Japon (photo d’illustration).
Chaque année, plus de 20 000 personnes se suicident au Japon (photo d’illustration).
Keystone

La ville portuaire japonaise d’Akita avait autrefois le taux de suicide le plus élevé du pays. Aujourd’hui, les choses ont changé. Des plans du gouvernement – ainsi que des solutions très simples – y ont contribué.

Pendant des décennies, c’était à Akita, une métropole du nord-ouest du Japon, que l’on observait le plus de suicides dans le pays. Et aucun autre pays du G7 – qui regroupe les sept plus grandes nations industrialisées du monde – n’enregistre autant de suicides que le Japon. Akita a été pendant des années la «capitale du suicide» du monde industrialisé. Mais depuis quelques années, il se passe quelque chose dans la ville portuaire.

Moins de stress au travail

Comme le rapporte le «South China Morning Post», le taux de suicide à Akita est aujourd’hui à son plus bas niveau depuis 40 ans. Pour l’ensemble du Japon, le nombre de suicides a diminué de 40% au cours des 15 dernières années. Alors que 34 427 personnes se sont donné la mort dans l’Etat insulaire en 2003, le nombre est tombé dernièrement à 20 598 suicides.

Un plan national a contribué à prévenir les suicides. Depuis 2007, des scientifiques s’emploient à identifier les groupes particulièrement exposés au risque de suicide afin d’appliquer des programmes spécifiques. Des grandes entreprises ont également pris des mesures pour prévenir le suicide chez leurs collaborateurs. S’il est aujourd’hui plus facile de prendre des pauses en cas de surmenage, de nombreuses entreprises proposent également des services de consultation psychologique. Une nouvelle loi couvre en outre le nombre d’heures supplémentaires possibles.

Ecouter, ça aide

La ville d’Akita a été pionnière en la matière. Selon les experts, le taux de suicide y était particulièrement élevé en raison de son éloignement, de ses longs hivers et de l’affaiblissement de son économie. Dès 1999, le gouverneur de la préfecture d’Akita, où se trouve la ville du même nom, a approuvé des instruments de prévention du suicide. «Pendant longtemps, l’idée qui prédominait était que le suicide était un problème personnel et le gouvernement n’a pas abordé la question», affirme Hiroki Koseki, responsable des programmes de prévention à Akita.

Aujourd’hui, d’innombrables bénévoles soutiennent le projet. Ils sont formés à reconnaître les signes avant-coureurs et à mettre les individus exposés au risque de suicide en relation avec des structures d’aide. De nombreux retraités se donnent également pour mission d’écouter tout simplement les individus qui entretiennent des pensées suicidaires. «Pendant qu’ils discutent avec nous, ils cessent de penser au suicide», déclare Ume Ito, une bénévole de 79 ans.

Depuis peu, les programmes de prévention au Japon se concentrent même sur les enfants. Une bande dessinée est diffusée dans les écoles primaires dans le but de faire comprendre qu’il est normal de parler de ses problèmes. Une conclusion qui ne va pas de soi pour certains Japonais.

Pour obtenir de l’aide:

Si vous avez des pensées suicidaires ou si vous connaissez quelqu’un qui a besoin de soutien, veuillez vous adresser aux conseillers de La Main Tendue. Vous pouvez les joindre de façon anonyme et 24 heures sur 24 en appelant le 143. Une aide spéciale est disponible pour les enfants et les adolescents au 147.

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