NairobiL'explosion d'un camion cause au moins 3 morts et 280 blessés
ATS
2.2.2024 - 14:59
Trois personnes ont été tuées et 280 autres blessées dans un violent incendie causé par l'explosion d'un camion chargé de gaz durant la nuit de jeudi à vendredi dans un quartier périphérique de la capitale kényane Nairobi.
02.02.2024, 14:59
02.02.2024, 15:07
ATS
L'incendie, qui s'est déclaré vers 23h30 (21h30 suisses), a été maîtrisé au bout de plus de neuf heures, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Vendredi, la zone sinistrée dans le quartier d'Embakasi dans le Sud-Est de Nairobi était jonchée de plaques de tôle noircies et fumantes, vestiges des toits d'habitations ravagées par les flammes et de carcasses de voitures et camions calcinées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ce quartier densément peuplé (988'000 habitants, selon le recensement de 2019), situé à quelques encablures de l'aéroport international Jomo Kenyatta, a été secoué en pleine nuit par une puissante explosion.
«Un camion d'immatriculation inconnue chargé de bonbonnes de gaz a explosé, provoquant une énorme boule de feu qui s'est largement propagée», touchant notamment un entrepôt de textiles, a détaillé sur X le porte-parole du gouvernement, Isaac Maigua Mwaura, en annonçant un bilan de trois morts et 280 blessés transportés dans divers hôpitaux.
Les flammes ont ensuite avalé commerces et habitations, «avec un bon nombre d'habitants toujours à l'intérieur car il était tard», a-t-il ajouté.
Vendredi matin, des habitants de Mradi dénonçaient le stockage sauvage de gaz et d'essence qui s'opère dans leur quartier, accusant les autorités de laxisme.
Une personne -un agent chargé de la surveillance des lieux où l'explosion s'est produite -- a été arrêtée, a indiqué l'inspecteur général adjoint de la police, Douglas Kanja.
«Comme un tremblement de terre»
L'explosion a semé chaos et panique.
Sous la puissance du souffle, des voitures ont été pulvérisées, et des morceaux de véhicule ont été retrouvés en haut d'un immeuble de cinq étages, a indiqué la police.
«Tout le bâtiment a été secoué par une énorme secousse, on avait l'impression que ça allait s'effondrer», a raconté à l'AFP James Ngoge, qui vit juste en face de l'endroit où l'incendie s'est déclaré.
«On ne savait même pas ce qui se passait, c'était comme un tremblement de terre. J'ai un commerce sur la route qui a été complètement détruit», a-t-il ajouté.
Chauffeur de boda-boda (moto-taxi) habitant le quartier, Felix Kirwa raconte avoir «attrapé (son) plus jeune fils» et couru.
«Je ne savais pas où mes deux autres enfants avaient couru jusqu'à ce matin où je les ai localisés. Ils sont en sécurité», a-t-il poursuivi, content de s'être «seulement cassé la jambe».
«On courait et criait parce qu'il y avait du feu partout dehors», a raconté Vivian Njeri, esthéticienne de 34 ans, soignée sous une tente devant un hôpital de Nairobi.
«Installation illégale»
Passé le choc, plusieurs résidents de Mradi interrogés par l'AFP ont accusé le gouvernement d'être «irresponsable» en laissant opérer des installations de stockage de matériaux combustibles dans leur quartier.
L'Institut pétrolier d'Afrique de l'Est (PIEA), qui regroupe les sociétés de gaz et de pétrole de la région, a affirmé dans un communiqué qu'après avoir examiné le site, il s'avère que «cette explosion s'est produite sur ce qui est un site illégal de remplissage et de stockage de gaz de pétrole liquéfié situé dans une zone résidentielle densément peuplée».
Selon l'organisation, le propriétaire du site et certains de ses clients avaient été poursuivis en 2020 et condamnés en mai 2023 pour cette installation.
«Le propriétaire a continué à exploiter des installations de stockage et de remplissage illégales sans respecter les normes de sécurité minimales et le personnel GPL qualifié requis par la loi, ce qui a conduit à cette malheureuse catastrophe», a-t-elle déploré.
L'Autorité de régulation de l'énergie et du pétrole du Kenya (EPRA) a, elle, déclaré avoir refusé à trois reprises l'an dernier des demandes d'autorisation d'installation d'une usine de stockage et de remplissage de GPL sur le site de l'explosion.
«La principale raison du rejet était le fait que les conceptions ne respectaient pas les distances de sécurité», a-t-elle souligné, évoquant «la forte densité de population autour du site proposé».
En 2011, plus de 100 personnes avaient été tuées dans un bidonville d'Embakasi après le déversement dans une canalisation de carburant qui avait pris feu.