Extorsion Bangladesh: une ex-miss accusée de chantage sur un diplomate saoudien

ATS

17.4.2025 - 18:08

La police du Bangladesh a affirmé jeudi qu'une ex-miss, arrêtée la semaine dernière, avait tenté de piéger l'ancien ambassadeur saoudien pour lui extorquer 5 millions de dollars (4,40 millions d'euros).

«Le Bangladesh compte le plus grand nombre de travailleurs expatriés en Arabie Saoudite. Le gouvernement ne veut pas compromettre les relations diplomatiques», s'est exprimé un représentant de la police. (Photo by Munir UZ ZAMAN / AFP)
«Le Bangladesh compte le plus grand nombre de travailleurs expatriés en Arabie Saoudite. Le gouvernement ne veut pas compromettre les relations diplomatiques», s'est exprimé un représentant de la police. (Photo by Munir UZ ZAMAN / AFP)
AFP

Keystone-SDA

Meghna Alam, 30 ans, avait été interpellée en vertu d'une loi controversée sur les pouvoirs spéciaux, autorisant la détention sans inculpation formelle. Le porte-parole de la police, Muhammad Talebur Rahman, a déclaré à l'AFP que l'ancienne reine de beauté, élue en 2020, a été inculpée d'extorsion dans le cadre d'un soupçon de chantage.

Sous couvert d'anonymat, un autre représentant de la police a déclaré à l'AFP que Mme Alam, avec le soutien d'autres personnes, a élaboré un plan visant à contraindre le diplomate à leur remettre l'argent.

«Le Bangladesh compte le plus grand nombre de travailleurs expatriés en Arabie Saoudite. Le gouvernement ne veut pas compromettre les relations diplomatiques», a ajouté ce policier.

Elle accueille 2,16 millions de travailleurs bengalis, selon le recensement saoudien de 2022 et fournit régulièrement de l'aide financière et humanitaire à ce pays d'Asie du sud.

Mme Alam a comparu jeudi devant un tribunal sans avocat et a rejeté toutes les accusations portées à son encontre, demandant l'annulation de son arrestation.

Intervention saoudienne

Selon le journal Daily Star, la mannequin a affirmé avoir été contactée par le diplomate qui souhaitait avoir une relation avec elle.

Le père de l'ex-miss, Badrul Alam, avait déclaré dimanche à l'AFP qu'elle a été arrêtée sur ordre d'un ancien ambassadeur saoudien au Bangladesh avec qui elle avait une relation, après avoir refusé sa demande en mariage «parce qu'il a déjà une femme et des enfants».

Contactée par l'AFP, l'ambassade saoudienne à Dacca n'avait pas répondu jeudi en fin de journée

La police avait affirmé après l'arrestation de Mme Alam le 9 avril qu'elle «portait atteinte à la sécurité de l'Etat» et «aux intérêts financiers du pays».

Des avocats et des défenseurs des droits humains avaient qualifié cette détention d'"autoritaire» et estimé qu'elle «portait atteinte (notamment) aux principes de justice».