La saison des amours bat son plein pour les cerfs. De fin septembre à mi-octobre environ, les mâles poussent leur brame pour attirer les femelles. Un spectacle impressionnant auquel blue News a pu assister en accompagnant un groupe «À la découverte du frissonnant brame du cerf» au Signal de Soi, sous l'égide de Région Dents du Midi. Reportage.
Reportage découverte: le brame du cerf
De fin septembre à mi-octobre, les cerfs mâles poussent leur brame pour attirer les femelles. Reportage.
03.10.2023
«Ma biche», comme disait Louis de Funès, ça se traduit en langage de cerf par un cri rauque et langoureux. L'arrivée de l'automne rime avec la saison du brame. Pendant à peu près un mois dès la fin septembre, les cerfs donnent de la voix autant qu'ils le peuvent, pour impressionner les femelles et éloigner les autres mâles.
Sur la place du village de Val-d'Illiez en ce vendredi de début d'automne, une poignée d'amoureux de la nature monte dans le minibus aux couleurs de Région Dents du Midi. Au programme: une montée de 45 minutes sur une route de montagne cahotante, pour rejoindre le Signal de Soi, à 2054 mètres d'altitude. C'est là que l'on devrait dénicher les cerfs pour écouter leur chant, même si «rien n'est garanti», précise Nicolas, le guide.
Pendant la saison des amours, le cerf brame pour attirer les femelles et impressionner les autres mâles. (image d'illustration)
Le bus de Région Dents du Midi a amené une poignée d'amoureux de la nature à bon port, au Signal de Soi, à 2054 mètres d'altitude.
En vrai passionné, l'accompagnateur en moyenne montagne Nicolas donne de nombreuses explications sur les cerfs, la montagne et même la chasse.
En route vers le vallon qui servira au groupe de point d'observation.
On admire la vue au passage.
Sur place, un panneau donne des indications sur le brame du cerf et les comportements à adopter face à ces animaux.
Jumelles en mains, c'est parti pour l'observation.
La chamois s'amusent de notre présence.
Oui, on voit plusieurs cerfs dans cette image. Mais c'est comme dans les livres «Où est Charlie»: il faut bien observer!
Un cerf sort des fourrés et se fait entendre.
Un jeune cerf et deux biches s'aventurent à découvert.
Au loin, ce grand mâle brame de plus en plus fort alors que la nuit tombe.
Bientôt, le soleil disparaîtra, et le brame des cerfs va encore s'accentuer.
Pendant la saison des amours, le cerf brame pour attirer les femelles et impressionner les autres mâles. (image d'illustration)
Le bus de Région Dents du Midi a amené une poignée d'amoureux de la nature à bon port, au Signal de Soi, à 2054 mètres d'altitude.
En vrai passionné, l'accompagnateur en moyenne montagne Nicolas donne de nombreuses explications sur les cerfs, la montagne et même la chasse.
En route vers le vallon qui servira au groupe de point d'observation.
On admire la vue au passage.
Sur place, un panneau donne des indications sur le brame du cerf et les comportements à adopter face à ces animaux.
Jumelles en mains, c'est parti pour l'observation.
La chamois s'amusent de notre présence.
Oui, on voit plusieurs cerfs dans cette image. Mais c'est comme dans les livres «Où est Charlie»: il faut bien observer!
Un cerf sort des fourrés et se fait entendre.
Un jeune cerf et deux biches s'aventurent à découvert.
Au loin, ce grand mâle brame de plus en plus fort alors que la nuit tombe.
Bientôt, le soleil disparaîtra, et le brame des cerfs va encore s'accentuer.
Mais cet accompagnateur en moyenne montagne sait où il emmène la joyeuse troupe. Il exerce cette activité depuis 2008 et les cerfs, jusqu'ici, ont toujours été au rendez-vous.
«Andouillers», «daguets»: des mots nouveaux et beaucoup d'infos
À la sortie du bus, un peu de théorie pour commencer: Nicolas sort de son coffre plusieurs bois de cerfs: «Ici, il y a cinq 'andouillers', c'est comme ça que ça s'appelle», dit-il en désignant les différents embranchements du bois. «On multiplie par deux, ce qui fait que c'est un cerf à dix cors, donc il a dix ans, voire plus», explique-t-il.
Il montre ensuite un bois tout fin, plus petit et légèrement recourbé à son extrêmité: «Ce bois-là, c'est une dague. Les jeunes cerfs sont d'ailleurs appelés les 'daguets'», précise ce passionné.
Les cerfs perdent leurs bois chaque année à la fin de l'hiver, apprend-on. Après cette mue, d'autres repoussent, plus grands. Nicolas détaille ce processus naturel et précise qu'il n'est pas douloureux pour ces grands mammifères. Il indique aussi que la période de rut, en cours actuellement, est très fatigante pour les cerfs: «Ils perdent énormément de poids, car ils ne s'alimentent presque pas lors du brame».
«On est aussi en pleine période de la chasse, les cerfs sont-ils chassés ici?», demande un participant. Soulagement dans les rangs: non, car l'endroit que le groupe va bientôt rejoindre est un vaste cirque montagneux protégé, situé un peu plus haut.
Le guide souligne néanmoins que cette année, la population de cerfs et de biches est abondante et que pour la réguler, les chasseurs ont le droit d'abattre 1700 cerfs en Valais, dans les zones autorisées.
Où nous allons, «les cerfs ne doivent surtout pas être dérangés, d'autant plus que la femelle n'est fertile qu'un jour par an», relève encore Nicolas. Il se recommande: une fois là-haut, il faudra faire silence et ne pas trop s'approcher.
La nuit tombe, le volume monte
Cette fois ça y est. À peine a-t-on rejoint le point d'observation que des brames se font entendre, encore timides. Pour l'instant, il fait grand jour. Tout le monde sort ses jumelles.
Et on se prend au jeu, ne voyant pas le temps passer: «Ici, un cerf!», «C'est un grand mâle qui vient de sortir de la forêt», «Regarde là en bas, il y en a deux qui se battent»,« Il y a deux biches et un daguet juste au dessus des buissons rouges, sur la droite», «Mais il y en a partout!», s'exclament les membres du groupe... en chuchotant.
Les consignes sont bien respectées, personne ne tente de s'approcher. Il aurait fallu un gros téléobjectif pour faire de belles images de cerfs, mais qu'importe: c'est l'expérience vécue et le moment présent qui comptent.
Au fur et à mesure que le soleil descend, les brames s'accentuent. À la nuit tombée, c'est carrément un concert de râles, puissants et captivants, que donnent les innombrables cerfs aperçus tout à l'heure dans le vallon.
Sous la tendre lueur de la lune presque pleine, les observateurs du jour redescendent ravis jusqu'au minibus. Il suffit d'un virage pour ne plus entendre les brames. Désormais résonnent dans l'obscurité les exclamations joyeuses d'une bande d'humains, heureux d'avoir profité d'un moment hors du temps offert par la nature.