Risque de récidive Brian ne sera finalement pas libéré de prison

bu, ats

1.11.2022 - 17:00

Le jeune délinquant le plus médiatisé de Suisse alémanique ne sera pas libéré comme annoncé la semaine dernière par la justice zurichoise. Brian a été placé en détention préventive dans le cadre d'une affaire de violences commises en prison. Il a basculé dans la délinquance dès l'adolescence.

Un portrait du délinquant Brian (connu sous le nom de Carlos) dessiné en 2019. (archives)
Un portrait du délinquant Brian (connu sous le nom de Carlos) dessiné en 2019. (archives)
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Keystone-SDA, bu, ats

Le tribunal zurichois des mesures de contraintes a donné son feu vert à la mise en détention préventive demandée en fin de semaine dernière par le Ministère public zurichois, indique-t-il mardi. Selon les juges, le risque de récidive est avéré.

La semaine dernière, la Cour suprême zurichoise avait annoncé la libération prochaine du prisonnier âgé de 27 ans, de sa détention de sûreté. Brian se trouve depuis plus de cinq ans sans interruption en détention préventive ou en détention de sûreté. Cette détention ne doit pas durer plus longtemps qu'une peine privative de liberté correspondant à ce qui lui est reproché, avait invoqué la Cour.

Risque de récidive

La nouvelle détention préventive a été demandée en raison du risque de récidive, a indiqué le Ministère public zurichois à l'agence Keystone-ATS. Il n'a pas donné d'autre information. Le parquet a demandé la mise en détention provisoire de Brian dans le cadre d'une procédure pénale liée à des agressions dans la prison.

La décision du tribunal zurichois des mesures de contraintes rend caduque la décision de la Cour suprême. Elle peut être portée devant la Cour suprême, puis devant le Tribunal fédéral. Brian restera en prison jusqu'à ce qu'une décision définitive soit rendue.

Le délinquant s'est fait connaître du grand public en août 2013 sous le pseudonyme de «Carlos», attribué par la télévision alémanique SRF dans le cadre d'un reportage. L'émission avait révélé les coûts élevés de l'encadrement mis en place par la justice des mineurs pour sa réinsertion, suscitant un tollé et l'abandon du projet.

Détention préventive et de sûreté

Actuellement, le jeune homme est accusé d'avoir commis différents délits entre janvier 2017 et octobre 2018. La peine qu'il risque de recevoir pour ces faits pourrait déjà avoir été purgée par les années de détention préventive et de détention de sûreté.

En 2019, le tribunal de district de Diesldorf a condamné Brian à une peine de 4 ans et 9 mois de prison commuée en thérapie stationnaire en milieu fermé. L'an dernier, la Cour suprême zurichoise a alourdi la sanction à 6 ans et 4 mois. Elle a renoncé à imposer une thérapie, car le prévenu n'en voulait pas. Le Tribunal fédéral a cassé ce jugement et renvoyé l'affaire devant la justice zurichoise qui doit encore se reprononcer.

Placé en isolement

Au début de l'année, le régime de détention de Brian a été assoupli. Il était incarcéré depuis juillet 2019 dans le pénitencier de Pöschwies (ZH) et placé en isolement en raison de ses accès de violence. Il a été transféré en janvier dans un centre de détention provisoire.

Avant, Brian était enfermé 23 heures par jour dans une cellule individuelle, séparé des autres détenus. Il n'avait de contact qu'avec les gardiens durant sa promenade quotidienne d'une heure. Ce régime de détention a été critiqué à plusieurs reprises, notamment par la Commission nationale de prévention de la torture et par le rapporteur spécial de l'ONU contre la torture.