21 victimesCanyoning: l'accident du Saxetbach émeut toujours 25 ans après
hn, ats
19.7.2024 - 09:46
Il y a 25 ans, un grave accident de canyoning, qui a ému autour du monde, faisait 21 morts dans l'Oberland bernois. Dans les gorges du Saxetbach, un groupe de jeunes touristes et leurs guides ont été surpris par une crue subite provoquée par un violent orage.
hn, ats
19.07.2024, 09:46
ATS
L'orage éclate dans l'après-midi du 27 juillet 1999 au-dessus du bassin versant en forme d'entonnoir qui alimente le Saxetbach. Les précipitations provoquent une crue subite du torrent.
Quatre groupes d'un organisateur de tours de canyoning se trouvent à ce moment-là sur le cours d'eau, avec 45 touristes au total. Les deux groupes du milieu ainsi qu'une personne du premier groupe sont emportés par l'eau, les pierres et les branchages qui déferlent dans les gorges.
A Bönigen, au bord du lac de Brienz, c'est une image d'horreur qui s'offre aux sauveteurs et aux journalistes en début de soirée: les eaux charrient dans le lac les corps des 18 touristes et trois guides morts dans le drame. Parmi les 21 victimes, âgées entre 19 et 32 ans, figurent 14 Australiens et des ressortissants de Nouvelle-Zélande, d'Angleterre, d'Afrique du Sud et de Suisse.
La décision
Les guides avaient contrôlé la météo avant le départ et jugé que l'excursion était possible. Depuis l'endroit où ils avaient pénétré dans les gorges, ils ne pouvaient cependant pas voir qu'un orage se préparait au-dessus du bassin versant.
Lorsque les eaux se sont déchaînées, ils ont essayé de sauver autant de touristes que possible. Deux d'entre eux ont payé cet acte de bravoure de leur vie.
La question des responsabilités
Après l'accident, la question des responsabilités suscite une vaste controverse. Deux ans et demi après la catastrophe, un procès s'ouvre à l'encontre des responsables au tribunal d'Interlaken. Les guides sont acquittés en décembre 2001.
Il n'en va pas de même pour les six dirigeants de l'entreprise Adventure World qui sont eux condamnés pour homicide par négligence. Ils écopent de trois à cinq mois de prison avec sursis et d'amendes de 4000 à 7500 francs. Le juge leur reproche un «concept de sécurité insuffisant».
A l'époque, le marché des sports à risque était en plein essor dans la région. Saisis d'une véritable fièvre, les acteurs de la branche se sont engouffrés dans ce business où les règles étaient quasi inexistantes.
Les enseignements
Les choses ont évolué après le drame. La formation des guides a été améliorée et les entreprises actives dans le domaine sont soumises depuis 2014 à une nouvelle loi sur les guides de montagne et les organisateurs d'autres activités à risque, encore renforcée en 2019.
Dorénavant, les organisateurs de sports tels que le saut à l'élastique, les randonnées alpines, le rafting ou le canyoning, qui gagnent ne serait-ce qu'un franc dans le cadre de leurs activités, doivent être en possession d'une autorisation cantonale. Auparavant, le seuil était de 2300 francs.
Le commerce
Les activités de plein-air génèrent aujourd'hui encore une part importante des recettes touristiques du canton de Berne. La région d'Interlaken en particulier attire des adeptes de sensations fortes du monde entier. Sa topographie et sa facilité d'accès ont contribué à faire de l'Oberland bernois un haut lieu des sports extrêmes.
A l'écart de cette frénésie, dans un endroit calme au bord du Saxetbach, une pierre commémore le drame. Les noms des 21 jeunes gens qui ont payé de leur vie les plaisirs de l'aventure en 1999 sont gravés dans la roche.