Le journal satirique Charlie Hebdo, dont les caricatures des mollahs iraniens et de leur guide suprême Ali Khamenei la semaine dernière ont déclenché une crise diplomatique entre Paris et Téhéran, persiste et signe. De nouveaux dessins fustigent le régime islamique.
La Une du numéro à paraître mercredi, qui fait écho à la précédente couverture, met en scène des religieux dans des situations à connotation sexuelle.
A l'intérieur du journal, l'ayatollah Khamenei est croqué à plusieurs reprises en référence aux exécutions de manifestants par pendaison.
«Les mollahs ne sont pas contents» du numéro spécial concocté par le journal à l'occasion du 8e anniversaire de la tuerie qui a décimé sa rédaction, résume son directeur, Riss, dans son édito.
Edition spéciale
«Les caricatures de leur Guide suprême», publiées à l'issue d'un concours en soutien à la contestation déclenchée en septembre dans le pays, «ne semblent pas les avoir fait beaucoup rire», euphémise-t-il.
Sur les 300 dessins reçus, réalisés notamment par des Iraniens exilés, ont été sélectionnés «les plus aboutis, les plus originaux et les plus efficaces», explique Riss, directeur du journal, dans l'édito du numéro polémique.
Charlie Hebdo a publié les caricatures dans une édition spéciale pour l'anniversaire de l'attentat meurtrier contre son bureau parisien le 7 janvier 2015. Ce dernier avait été perpétré par des assaillants déclarant agir au nom d'Al-Qaïda pour venger la décision du journal de publier des caricatures du prophète Mahomet.
La publication de ces caricatures avait suscité beaucoup de colère dans les pays musulmans, et les attentats de 2015 avaient apporté une vague de soutien au magazine à travers le monde.
Drapeau brûlé
Dimanche, plusieurs dizaines d'Iraniens se sont rassemblés devant l'ambassade de France à Téhéran où ils ont brûlé des drapeaux français. Le site commercial de Charlie Hebdo a en outre été victime de cyberattaques.
L'Iran a été secoué par des manifestations après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, 22 ans, auparavant arrêtée par la police des moeurs pour violation présumée du code vestimentaire pour les femmes.
Depuis, 18 personnes ont été condamnées à mort en lien avec la contestation, selon un décompte établi par l'AFP à partir d'annonces officielles. Parmi elles, quatre ont été exécutées, suscitant un tollé international.