Suite à une rixe «Carlos» menacé d’internement, une procédure a été engagée

gusi

24.12.2018

En 2017, «Carlos» a été condamné pour lésions corporelles graves. Ce dessin a été réalisé pendant le procès.
En 2017, «Carlos» a été condamné pour lésions corporelles graves. Ce dessin a été réalisé pendant le procès.
Keystone

Depuis quelques années, un délinquant surnommé «Carlos» crée la polémique. À plusieurs reprises, la justice zurichoise a touché ses limites quant à la marche à suivre avec cette personne. Désormais, le jeune homme est menacé d’internement.

Il n’avait que 15 ans lorsqu’il a planté un couteau dans le dos d’un adversaire. Ce fut le début d’une litanie de délits: rixes, blessures et inondation de se propre cellule.

Le parquet zurichois a l’intention de montrer davantage de fermeté. Le quotidien «NZZ» rapporte que la justice a chargé un expert d’examiner la possibilité d’un internement dans le cadre de l’article 64 du code pénal. Cette procédure est appelée «petit internement». Il s’agit en réalité d’une mesure thérapeutique pouvant être mise en œuvre en raison de troubles psychiques lourds.

Le ministère public zurichois se penche sur la question de l’internement du jeune homme.
Le ministère public zurichois se penche sur la question de l’internement du jeune homme.
Keystone

Cette procédure a été déclenchée à la suite d’une rixe qui s’est déroulée dans l’établissement pénitentiaire de Pöschwies à la fin du mois de juin 2017. Ce jour-là, la direction de la prison voulait transférer «Carlos» dans le département haute sécurité de la prison.

En effet, le détenu de 23 ans devait se retrouver seul en cellule, car les autres prisonniers avaient prévu de l’attaquer. Pour «Carlos» c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il est sorti de ses gonds et a déclenché une échauffourée. En fin de compte, un surveillant a dû se faire hospitaliser et la cellule de «Carlos» a été complètement dévastée.

En conflit avec la loi depuis des années

Ce fils d’une Camerounaise de Paris et d’un Zurichois a passé la moitié de sa vie entre les foyers et la prison. Il a connu ses premiers déboires judiciaires dès l’âge de onze ans. Le grand public a découvert «Carlos» lors d’un reportage de la SRF. Ce programme jetait la lumière sur les coûts élevés de prise en charge du jeune homme: 29 000 francs par mois.

Les responsables politiques ainsi que la justice apparaissaient comme constamment débordés. L’affaire a été portée devant le Tribunal fédéral qui a remis à sa place les autorités zurichoises en qualifiant leur mesures de «surréaction».

«Carlos» s’est confié au quotidien «NZZ» à propos de cette affaire: «Un internement serait pire que la peine capitale. Ils cherchent à m’enterrer pour toute la vie alors que je n’ai que 23 ans. Je n’ai tué personne. (...) Oui, je ne suis pas un ange, mais ils me présentent comme un monstre. La vérité se situe plutôt entre les deux.»

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