Centre fédéral de Boudry 4 agents condamnés pour avoir mis en danger la vie d'un requérant

olpe, ats

15.6.2023 - 20:56

Quatre agents de sécurité du centre fédéral d'asile de Boudry (NE) ont été condamnés via des ordonnances pénales pour lésions corporelles simples et mise en danger de la vie et de la santé d'un requérant, a annoncé jeudi le 19:30 de la RTS. Ils ont manqué de diligence après un malaise du requérant durant l'hiver 2021-2022.

Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) s'est engagé à veiller à assurer une meilleure formation sur le terrain aux agents de sécurité (image d'archives).
Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) s'est engagé à veiller à assurer une meilleure formation sur le terrain aux agents de sécurité (image d'archives).
KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le Ministère public neuchâtelois a reconnu des circonstances atténuantes aux quatre personnes condamnées, dont la formation avait été insuffisante, et réduit leur peine, a précisé le procureur général neuchâtelois Pierre Aubert au téléjournal.

Reste que les ordonnances pénales sont «définitives». Les condamnations se montent de 25 à 40 jours-amende avec sursis. Aujourd'hui, les employés concernés ne travaillent plus pour la Confédération, a précisé le 19:30. En outre, l'entreprise de sécurité échappe à toute sanction, de même que la Confédération.

Sur la vidéo diffusée par la télévision, un requérant, «en hypothermie et en hypoglycémie», fait un malaise dans sa cellule de rétention. Le personnel aurait mis une quarantaine de minutes pour lui fournir une couverture et appeler des secours.

Selon Pierre Aubert, il était imaginable que «dans une situation pareille, les employés soient à même de gérer de manière plus délicate la question».

Mesures prises

De son côté, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), par la voix de sa porte-parole Anne Césard, s'est engagé à veiller à assurer une meilleure formation sur le terrain aux agents de sécurité. Avocat du requérant, Dimitri Paratte a dit «regretter que les responsables hiérarchiques» du centre n'aient pas été sanctionnés.

En raison de l'afflux de migrants, le centre de Boudry a dû faire face à des situations délicates ces derniers mois. En début d'année, il dénombrait plus de 800 requérants d'asile, alors que la convention avec la Confédération prévoit une capacité maximale de 480 personnes.

Des tensions avec la population locale se sont aussi fait jour. Le personnel dédié à l'encadrement social a dû être augmenté, passant de 70 emplois plein temps à 120 entre janvier 2022 et mars dernier. Entre-temps, le taux d'occupation du centre est revenu à la normale.

olpe, ats