«Kanapee» Révolution du Schweizerdeutsch d'ici 2060

fach, ats

13.7.2023 - 15:08

Le papillon ne sera plus désigné que par le mot «Schmätterling» d'ici 2060, alors que les variantes «Summervogel» et «Pfifolter» auront disparu. D'une manière générale, le suisse allemand va perdre en diversité et les mots proches de l'allemand standard vont largement s'imposer, selon une étude du professeur de germanistique Adrian Leemann de l'Université de Berne thématisée jeudi dans le Tages-Anzeiger.

D'une manière générale, le suisse allemand va perdre en diversité et les mots proches de l'allemand standard vont largement s'imposer.
D'une manière générale, le suisse allemand va perdre en diversité et les mots proches de l'allemand standard vont largement s'imposer.
KEYSTONE

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Le terme «Summervogel», utilisé par près de la moitié des Suisses alémaniques en 1940 pour désigner les papillons, est voué à disparaître, a confirmé M. Leemann à Keystone-ATS suite à l'article du quotidien zurichois.

«Kanapee»

D'autres termes dialectaux risquent également de tomber en désuétude. Par exemple, le mot «Kanapee» (canapé), autrefois utilisé par deux tiers des Suisses alémaniques, devrait totalement disparaître d'ici 2100. Il sera largement supplanté par son équivalent allemand «Sofa». Seuls le Valais et les Grisons devraient continuer à s'asseoir sur un «Ggutschi» ou «Ggusch».

L'expert estime en outre que dans 80 ans, le «Anke» (beurre) ne sera plus tartiné que sur le pain des foyers bernois. Les autres cantons opteront eux pour le terme allemand «Butter». D'ici 2060, les autres variantes régionales, comme par exemple le mot «Schmalz», devraient être largement hors d'usage.

Unification du vocabulaire

D'une manière générale, l'étude montre que le nombre de mots va continuer à diminuer. Alors qu'il y avait 21 façons de désigner le pissenlit en 1940, il n'y en a plus que neuf aujourd'hui. Le professeur de germanistique estime qu'en 2100, toute la Suisse alémanique ne parlera plus que de «Löwenzahn» pour le pissenlit, le terme «Söiblueme» aura lui disparu.

En principe, les termes qui s'imposent sont ceux qui ressemblent à leur équivalent en allemand standard ou qui ont cours dans les centres comme Berne et Zurich, a expliqué M. Leemann.

Ces pronostics se basent sur des relevés effectués sur les dialectes de la Lost Generation (nés entre 1880 et 1900), des Baby Boomers (1940-60) et des Millennials (1980-2000). Une modélisation statistique a permis d'élaborer, sur la base de ces données, des prévisions sur l'avenir des dialectes suisses allemands.