Vipère, bouc, éléphant... Ces fugues d'animaux qui ont tenu la Suisse en haleine

Le monde animal a tenu le public en haleine à deux reprises jeudi: à Bâle, un lémurien s'est échappé du zoo tandis que les autorités allemandes tentaient de retrouver une soit-disant lionne en liberté à Berlin, qui était toutefois probablement un sanglier. En Suisse, les fugues d'animaux qui s'échappent ont toujours fait grand bruit. Voici les fugues qui ont marqué le pays ces dernières années.

En 2018, un jeune flamant rose s'est échappé du parc animalier bernois du Dählhölzli avant de se promener dans le centre-ville de Berne. Il faisait partie d'un groupe de jeunes oiseaux transferés l'année précédente de Bâle à Berne. A l'époque, les nouveaux arrivants n'étaient pas encore aussi socialisés et intégrés parmi leurs congénères résidant déjà dans le parc animalier, avait-on expliqué.

En 2015, les visiteurs des bains du Marzili à Berne ont été surpris de voir un pélican se dandiner entre les serviettes de bain. Ce fugueur à plumes s'était lui aussi échappé du parc animalier du Dählhölzli pour se baigner dans l'Aar avant d'être récupéré.

En 2010, l'éléphante Sabu s'est échappée de Zurich: n'ayant pas retrouvé son écurie au Cirque Knie, elle est partie se baigner dans le lac. Lorsque les soigneurs ont voulu l'en empêcher, elle s'est échappée et s'est dirigée vers le centre-ville de Zurich, où elle a suivi un itinéraire bien connu jusqu'au lieu habituel de l'apéritif annuel des éléphants du cirque.

La police a laissé la route libre à cette visiteuse inhabituelle. Après une bonne heure, les soigneurs ont réussi à capturer l'animal désorienté. Personne n'a été blessé et l'animal n'a causé aucun dommage matériel.

Serpents venimeux à la Neuveville

En 2008, un bouc de Bézoard s'est échappé du parc animalier bernois de Dählhölzi pour se promener le long de l'Aar. Après son évasion, l'animal a été aperçu en très peu de temps à plusieurs endroits. Le fugueur a été rattrapé près des bains du Marzili.

En 2006, c'est à la Neuveville, au bord du lac de Bienne, que les choses se sont gâtées. Quelques serpents venimeux tels que des vipères, des cobras et des crotales se sont échappés d'un appartement. Certains n'ont pas été retrouvés.

En 2005, trois castors du parc animalier bernois Dählhölzli ont profité d'une inondation pour s'enfuir. L'un des fugueurs a été arrêté dans l'enceinte de l'ambassade américaine, mais la trace de ses deux compagnons n'a pas été retrouvée.

En 2002, un boa constricteur s'est faufilé à travers un trolleybus de la ville de Berne, son propriétaire n'ayant pas remarqué que l'animal s'était échappé du sac en tissu dans lequel il transportait le serpent.

Du pain blanc pour les bisons

En 1999, un autre couple de castors s'est échappé du parc animalier bernois du Dählhölzli, avant de s'installer et de se reproduire dans l'Aar entre Münsingen et le lac de Wohlen.

La même année, le wallaby Susi a sauté dans la nature à Emmen (LU): le petit animal, alors âgé de deux ans et demi, s'était échappé pendant la nuit de son enclos de deux mètres de haut, avait fait du lèche-vitrine dans un centre commercial et avait sauté le long de la Reuss. Tout s'est terminé dans un champ de maïs: Susi a été capturée à l'aide d'un filet.

En 1996, 25 bisons du Jura vaudois ont profité d'une brève liberté dans une forêt près du Risoux, au-dessus du village vaudois de Charbonnières. Les animaux se sont échappés pendant la nuit via une brèche dans la clôture de leur pâturage au Mont-d'Orzeires (VD). Ils se sont ensuite laissés capturer avec leur plat préféré, du pain blanc.

Viande d'éléphant

En 1995, un fugueur armé d'un dard a provoqué l'émoi dans un restaurant de Berne-Bethlehem: un scorpion a momentanément pris la fuite après avoir échappé à son propriétaire qui voulait présenter le petit animal venimeux à une employée.

Les policiers présents n'ont pas réussi à localiser le scorpion, si bien qu'il a fallu demander l'aide d'un spécialiste qui a conseillé de vaporiser un insecticide sur la cachette présumée. Il a fallu attendre trois heures pour que le scorpion sorte de sa cachette et que le restaurateur puisse l'attraper.

En 1866, des scènes très curieuses se sont déroulées à Morat (FR): un éléphant d'un cirque itinérant américain a d'abord tué son gardien avant de se mettre à courir à travers la ville. N'ayant pas réussi à maîtriser l'animal, le propriétaire du cirque a décidé de le faire tuer. L'éléphant a été abattu avec un canon acheté à Fribourg. Le squelette se trouve aujourd'hui au Musée d'histoire naturelle de Berne.

L'abattage d'éléphants au moyen de canons n'était pas aussi rare qu'on pourrait le penser au 19e siècle. En 1820, un de ces pachydermes s'est également déchaîné à Genève et a même lancé des boulets de canon. De l'arsenic a d'abord été utilisé pour tuer l'animal, sans succès. Il a finalement été abattu à l'aide d'un canon. Tant à Genève qu'à Morat, la viande d'éléphant aurait été consommée par la population.