Procès de Gabriel Fortin«Cet homme fait souffler un vent de mort»
AFP
27.5.2024
Les avocats des victimes de Gabriel Fortin, «le tueur de DRH», ont insisté lundi dans leurs plaidoiries sur la dangerosité de l'accusé, toujours absent de son propre procès en appel.
AFP
27.05.2024, 13:33
Gregoire Galley
L'ex-ingénieur de 49 ans est jugé depuis le 13 mai par la cour d'assises de l'Isère pour une équipée sanglante en janvier 2021 au cours de laquelle il avait abattu de sang-froid trois personnes dans le Haut-Rhin, la Drôme et l'Ardèche et manqué une quatrième.
Celui qui a été surnommé «le tueur de DRH» (directeur/directrice des ressources humaines) refuse depuis le début de comparaître devant la cour, bien qu'il ait lui-même interjeté appel après le premier procès. Tous les efforts pour l'y contraindre ont été vains, l'intéressé multipliant les incidents afin d'être expulsé de la salle.
Cette absence et ce «mur de silence inexplicable» témoignent de la «lâcheté» de l'accusé et visent probablement à «faire souffrir à nouveau les familles», a estimé dans sa plaidoirie Me Sophie Pujol-Bainier, qui défend des proches d'Estelle Luce, première victime de Fortin, directrice des ressources humaines, «exécutée» de trois balles en pleine tête sur le parking de son entreprise.
«Dangerosité majeure»
«La famille d'Estelle souhaite dire qu'elle ne croit pas du tout à l'altération du discernement» de l'accusé au moment de ses crimes, bien qu'une expertise psychiatrique exposée à la cour au début du procès ait conclu en ce sens, a-t-elle ajouté. L'un de ses auteurs avait également estimé que Fortin présentait une «dangerosité majeure».
En première instance, à Valence en juin 2023, Gabriel Fortin avait été condamné à la prison à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté maximum de 22 ans et les jurés avaient retenu que des troubles psychiques avaient altéré son discernement, sans pour autant appliquer de diminution de peine.
Fortin est une «personne en pleine possession de ses moyens», a pour sa part déclaré Me Laurence Buisson, avocate de Bertrand Meichel, qui avait réussi à échapper à la tentative d'assassinat. «La société doit se protéger. Nous demandons, sans haine ni faiblesse, de mettre ce personnage à l'écart de la société de manière définitive et irrévocable».
«Toute personne qui croise Gabriel Fortin est en danger. Il est très dangereux», a renchéri Me Jean-Marc Muller-Thomann, défenseur des filles de Mme Luce. «Cet homme fait souffler un vent de mort dès qu'il est là. Il souffle dans ses yeux», a-t-il lancé. Les plaidoiries des parties civiles devraient se poursuivre tout au long de la journée. Le jugement est attendu mardi ou mercredi.