Drame à Stresa Chute du téléphérique en Italie: trois responsables arrêtés

ATS

26.5.2021 - 14:56

Trois responsables de la société gérant le téléphérique qui a chuté dans le vide dimanche à Stresa, dans le Nord de l'Italie, faisant 14 morts dont cinq Israéliens, ont été arrêtés mercredi pour avoir délibérément désactivé le système de freinage d'urgence.

Trois responsables de la société gérant le téléphérique qui a chuté dans le vide dimanche à Stresa, dans le Nord de l'Italie, faisant 14 morts dont cinq Israéliens, ont été arrêtés mercredi pour avoir délibérément désactivé le système de freinage d'urgence.
Trois responsables de la société gérant le téléphérique qui a chuté dans le vide dimanche à Stresa, dans le Nord de l'Italie, faisant 14 morts dont cinq Israéliens, ont été arrêtés mercredi pour avoir délibérément désactivé le système de freinage d'urgence.
KEYSTONE/AP

Ils sont accusés d'avoir «désactivé ou ôté volontairement des dispositifs de sécurité», a déclaré à l'AFP un porte-parole des carabiniers.

«Il s'agit d'un choix fait de manière absolument délibérée, et non d'une omission occasionnelle ou d'un oubli», a souligné Olimpia Bossi, la procureure de Verbania, une petite ville voisine de Stresa, au cours d'une conférence de presse. «En désactivant (ce système de freinage d'urgence, ndlr), la cabine pouvait effectuer ses trajets sans problème» et éviter des arrêts réguliers, a-t-elle ajouté.

Les trois personnes arrêtées sont Luigi Nerini, le dirigeant de la société «Ferrovie del Mottarone» qui gère le téléphérique, Gabriele Tadini, directeur de l'installation, et Enrico Perocchio, chef opérationnel du téléphérique construit en 1970.

Ce téléphérique relie en 20 minutes le village de Stresa au mont Mottarone qui culmine à près de 1500 mètres en offrant une vue spectaculaire sur le lac Majeur et les Alpes.

Système trafiqué

Selon un responsable local des carabiniers s'exprimant sur les ondes de Radiotre, Alberto Cicognani, «ils ont reconnu» que c'était volontairement que le frein d'urgence n'avait pas été activé. Une affirmation que la procureure a refusé de confirmer.

La décision de procéder à ces arrestations est intervenue à l'issue d'une journée d'interrogatoires à la caserne des carabiniers de Stresa. L'analyse des débris trouvés sur place a permis de démontrer que le système de freinage d'urgence de la cabine tombée dans le vide avait été trafiqué et que la «fourchette», à savoir le dispositif permettant de désactiver le frein, avait été insérée.

«Cauchemar»

«La 'fourchette' a été insérée plusieurs fois (...) Le dimanche où s'est produit l'accident n'était certainement pas le premier jour» où cela a été fait, a précisé la procureure.

Selon les enquêteurs cités par les médias italiens, le but était d'"éviter des interruptions et l'arrêt du téléphérique» alors qu'en réalité, «l'installation présentait des anomalies qui auraient requis une intervention plus radicale avec un arrêt conséquent».

Selon la procureure, des interventions techniques avaient été «demandées et effectuées», dont une le 3 mai, mais «elles n'ont pas permis de résoudre le problème». La décision de bloquer le frein d'urgence a été prise «avec la conviction que jamais le câble ne se serait rompu, courant un risque qui a ensuite malheureusement abouti à l'issue fatale».

Un seul survivant

L'unique survivant, un enfant de cinq ans dont les parents, le frère et deux arrière-grand-parents sont morts dans l'accident, souffre d'un traumatisme crânien et de fractures des jambes. «Il se réveille progressivement et il n'est plus intubé», a annoncé mercredi matin le directeur de l'hôpital de Turin où il est soigné, Giovanni La Valle.

Les dépouilles des membres de sa famille ont été acheminées à l'aéroport milanais de Malpensa pour être rapatriées en Israël.

La procureure avait confié mardi à l'AFP la sidération provoquée par cet accident. «Très peu de personnes auraient pu imaginer une telle tragédie. Notamment parce que le téléphérique est considéré non seulement comme un moyen de transport sûr au sens général, mais aussi comme un moyen de transport de vacances et de loisirs», a-t-elle dit. «Personne ne peut donc imaginer que ce qui était une sortie du dimanche se soit transformé en un cauchemar qui s'est terminé de manière tragique».

ATS