CHUVUne appli pour prévenir la consommation d'alcool des jeunes
sj, ats
17.8.2023 - 11:46
Une application pour smartphone afin de prévenir et limiter la consommation d'alcool des jeunes a été créée par le Service de médecine des addictions du CHUV à Lausanne. Son efficacité est démontrée par une étude publiée jeudi dans le «British Medical Journal».
Keystone-SDA, sj, ats
17.08.2023, 11:46
17.08.2023, 11:48
ATS
«La consommation d'alcool est l'une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les jeunes, or une consommation à risque est fréquente chez les étudiants. En vue d'intervenir de façon précoce, le Service de médecine des addictions du Département de psychiatrie du CHUV innove et crée une application gratuite pour smartphones», indique le CHUV dans un communiqué.
Nommée «Smaart», l'application a été développée avec la participation d'étudiants de l'Université de Lausanne (UNIL), de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), de l'EHL Hospitality Business School et de la Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV). Elle évalue la consommation des utilisateurs et leur signale si cette dernière présente des risques pour la santé.
Près de 1800 jeunes testés
L'efficacité de Smaart a été évaluée auprès de 1770 étudiants de ces hautes écoles. Deux mesures ont été examinées: le volume total d'alcool consommé et le nombre de jours de consommation excessive, à savoir quatre verres ou plus dans la même journée pour les femmes et cinq verres ou plus pour les hommes, explique le CHUV.
Les résultats démontrent que cette application a permis de limiter la consommation d'alcool pendant les douze mois de l'étude (du 26 avril 2021 au 30 mai 2022). Tant une diminution du nombre de boissons alcoolisées consommées par semaine qu'une baisse du nombre de jours de consommation excessive ont été observée.
Cette étude, menée par le Service de médecine des addictions et financée par le Fonds national suisse (FNS), est l'une des premières à montrer l'efficacité d'une application de prévention sélective pour la consommation d'alcool à risque, affirme le CHUV.
Principe d'autoévaluation
En plus de fournir des informations sur l'alcool, Smaart permet «d'initier une réflexion sur sa consommation en monitorant cette dernière et son évolution au fil du temps, en la comparant à celles de personnes du même âge en Suisse, en évaluant les risques pour sa santé et en se fixant des limites à ne pas dépasser», ajoute-t-on.
«Ce qui est intéressant avec cet outil digital, c'est qu'il propose une autoévaluation de sa prise de risques en dehors du cadre d'une consultation», souligne le professeur Nicolas Bertholet, médecin adjoint au Service de médecine des addictions du CHUV et premier auteur de l'étude.
«Il permet de diffuser un message de prévention à un large groupe de jeunes adultes, dont des personnes qui n'auraient pas forcément envie de parler de leur consommation d'alcool à quelqu’un, que ce soit un proche ou un professionnel», complète-t-il.