Suisse Condamnation à Uster dans un cas de sexting

ATS

1.11.2018 - 20:51

Le Tribunal de district d'Uster (ZH) a commué la peine du prévenu en mesure thérapeutique (archives).
Le Tribunal de district d'Uster (ZH) a commué la peine du prévenu en mesure thérapeutique (archives).
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

La justice zurichoise a condamné un homme de 30 ans à trois ans et demi de prison ferme dans un cas de sexting. L'accusé a contraint une fille de 14 ans à poursuivre leur relation virtuelle sous peine d'envoyer ses photos de nue à ses parents et camarades.

Le Tribunal de district d'Uster a reconnu jeudi le prévenu coupable de contrainte sexuelle, d'actes d'ordre sexuel avec enfant et de pornographie dure. Il a commué sa peine en mesure de thérapie ambulatoire.

Ado domiciliée en Finlande

Les faits remontent à septembre 2016. L'accusé, de nationalité suisse, et sa victime se rencontrent sur un "chat" en ligne. Rapidement, l'adolescente, domiciliée en Finlande, et l'homme alors âgé de 28 ans communiquent à travers différents canaux. Fin 2016, leurs contacts durent jusqu'à une heure par jour.

Le Zurichois envoyait des photos de lui, nu, à l'adolescente. Il insistait ensuite pour qu'elle en fasse de même et parvenait à ses fins. Plus tard, il la menace d'envoyer les photos déjà reçues à ses parents et à ses camarades de classe, si elle ne lui envoie pas de nouvelles images, ou si elle rompt le contact.

Pression et problèmes psychiques

La fille, qui pensait d'abord être amoureuse du Suisse, se sent alors de plus en plus mise sous pression. Elle tente de mettre un terme à la relation virtuelle à trois reprises. Elle y renonce finalement sous le poids de la menace.

Mobbée en outre à l'école, elle rencontre des problèmes psychiques de plus en plus graves. Le syndrome d'Asperger, dont elle souffre à la base, s'accompagne de troubles alimentaires. Ne voyant plus d'autre issue à ses problèmes, elle finit par se suicider en juin 2017. Il n'existe toutefois aucun lien de causalité entre les faits jugés et le suicide, a admis le procureur, suivi par le juge.

Ce dernier, qui n'avait aucun doute sur les faits, a majoritairement suivi les requêtes du procureur. Il a toutefois durci la peine de deux ans fermes réclamés par le Ministère public, cela même s'il n'a pas été retenu l'accusation de contrainte. L'accusé s'est montré "déterminé et manipulateur", a-t-il souligné.

L'avocat de la défense a souligné les regrets exprimés par son client, qui a bien appris la leçon en détention provisoire. "Il a compris qu'il avait un problème et qu'il devait le régler", a-t-il déclaré. Il avait plaidé pour une peine d'emprisonnement de 12 mois avec sursis, tout en poursuivant sa thérapie mais sous une autre forme.

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